La porte du musée s'ouvrit à grands fracas pour laisser passer un jeune homme titubant, se tenant l'épaule droite d'une main pleine de sang. La porte vitrée se referma derrière lui et, enfin, il se permit de tomber à genoux pour respirer un grand coup malgré sa côte cassée.
Il en avait vu d'autre...
Shin était vétu en tout et pour tout d'un chemisier blanc comportant de petites tâches pourpres, dont une grosse à son épaule justement blessée suite d'une blessure faite par couteau. Pour bas, il avait un pantalon en cuir noir et une paire de grosses chaussures cloutées montant jusqu'en dessous de ses genoux.
Blessé comme il l'était, on pourrait se demander ce qu'il s'était passé. Et la femme qui s'occupait de l'entrée vint immédiatement à son secours... Un geste qu'elle ne fera pas deux fois puisqu'une lame se trouva rapidement sous sa gorge.
Shin était méfiant...
Le japonais se releva avec beaucoup de mal et observa autour de lui, ses yeux bleu électrique cachés derrière un voile de cheveux blonds délavés. Un musée ? Comment était-il tombé là ?
Il baissa la tête d'un air totalement indifférent et se mit à ressasser les derniers évènements :
Il se balladait tranquillement dans la rue.
Intuition qu'il connaissait quelqu'un.
Son père en vue, il chargea.
Lutte acharnée entre les deux hommes.
Blessures dans le dos et sur le torse du père faites par Shin.
Blessure profonde à l'épaule de Shin faite par le père.
Un coup dans les côtes de Shin, lui en brisant une.
Chacun trop amoché et à bout de souffle.
Shin partant en boitant et entrant là rapidement pour se cacher...
Se cacher ?! Avait-il vraiment eu cette intention ?! Bon sang, était-il devenu un froussard ?!
JAMAIS !
Le blond pivota sur lui-même et fixa la femme semblant terrorrisée dans son coin, derrière son bureau. Shin l'approcha tant bien que mal et s'inclina légèrement malgré la douleur pour s'excuser silencieusement, tel un vrai samouraï.
Quelques gouttes de sang tombèrent sur le tapis lui-même pourpre. Puis il sortit avec mal son porte-feuille pour payer l'entrée du musée, puisqu'il n'y avait que cela à faire, et décida de poursuivre cette visite dans le calme et l'attente... Ainsi que la douleur.