Retrouvailles imprévues [PV Creg]

Le retour à l'université. Loann avait attendu ce moment avec impatience, son Brooklyn et l'ambiance chez ses parents n'étaient pas au beau fixe. Il faut dire qu'elle était revenue à l'improviste, sans crier gare et l'air un peu morose. Ils l'avaient assomés de questions mais plus ils en posaient, plus la jeune tahitienne se renfermait. Un peu de paix, c'est juste ce qu'elle voulait. Bien sûr, elle revit ses amies et les longues discussions eurent toujours lieu sur le toit de son immeuble. Mais il y avait comme un ... un vide. Oui, exactement cela, un vide.

Tellement absorbée par son retour à l'université qu'elle en rata la rentrée. Evidemment, quand elle s'en rendit compte, elle repartit comme elle était venue, presque sans prévenir. Son sac, sa moto et elle repartaient loin de chez elle.

Une réinscription faite, un nouveau logement dont elle était seule pour le moment, rien de bien particulier vint troubler cette arrivée. Un peu de sommeil pour se remettre de ce long voyage et la revoila d'aplomb ! Enfin, Loann se sentait encore engourdie mais cela s'eteignit dès qu'elle mit un pied dehors pour se balader. Il y avait eu du changement pendant l'été, ce qui n'était pas plus mal. C'était comme si elle avait changé de lieu de scolarité, même si elle croisait quelques têtes familières. Elle marcha un petit temps avant d'apercevoir le Starbuck. Un petit sourire sur les lèvres se dessina. La jeune fille ne put s'empêcher de penser à cette rencontre qui a eu lieu ici même. En y repensant, elle eut un peu faim et puis soif tant qu'on y est. Elle alla donc s'asseoir à une table en terrasse, pas la même que la première fois, de toutes façons elle était prise, et commanda son célèbre diabolo menthe avec un muffin au chocolat. Il ne faut rien se refuser, quand le corps a faim il faut manger. Un écouteur sur les oreilles, elle attendit patiemment sa commande, ses yeux cafés fixant l'horizon. Tellement ailleurs qu'elle ne s'aperçut même pas que sa commande était arrivé, et quand elle le vit, la serveuse était partie.

Sa tête appuyé contre sa main, elle se laissait bercer par la musique. De son autre main, elle tourna son diabolo menthe avec sa paille. Les miracles éxistaient, elle y avait eu le droit 2 fois. Jamais 2 sans 3 ?

Creg ouvrit les yeux. Il était dans sa chambre. Celle qui se trouvait sur Large Street. Il se redressa les yeux mit clos, encoure sous l’effet anesthésiant de la fatigue. Creg se frotta le visage d’une main, puis repoussa ses couvertures. Lorsqu’il mit pied sur le sol, il sentit quelque chose sous celui-ci. C’était son cadran qui avait probablement du tomber la nuit passée. Il se pencha pour prendre l’objet et le porter à la hauteur de ses yeux.

11 :00

Il le reposa doucement sur sa table de chevet et pris directement le chemin de la douche. Lorsque sa toilette fut fait, il s’habilla. Encore une autre journée comme les autres. C’était pathétique. Quelque fois, Creg se demandait pourquoi il était revenu. Sa réponse tournait toujours autour d’une personne. Loann. C’était la plus grosse raison pour laquelle il était revenu ici. Sa famille avait tenté de le retenir, mais l’amour brise beaucoup de chaîne.

Il ferma la porte d’entrée et sortit de l’immeuble. C’était tout de même une belle journée. Creg portait une chemise de couleur noire et son jean foncé. Avec le soleil qui chauffait dehors, il avait prit ses lunettes de soleil. Il longea ensuite la Large Street et se dirigea vers le centre ville. Peut-être aurai-il le temps de faire un saut au café, histoire d’en prendre un avant son cours.

Ainsi, il mit pied sur la Délicious Street et pris la direction qu’il avait prise souvent l’année passée. Il se souvint de sa première rencontre avec Loann, là bas. Comme un imbécile peut être, il s’était renversé du café sur les doigts. Ensuite, il avait tourné la tête pour demander des essuies-tout. Sa demande était tombée sur une jolie jeune femme, Loann. Ils avaient apprit à se connaître et Creg avait découvert chez elle, beaucoup de point que lui avait, c’était presque son miroir. Ainsi va l’amour. Il sortit par contre de ses pensé, car il entra dans le Café. Il était arriver quelques minutes avant elle. Comme on dit si bien : Parfois, le hasard fait bien les choses.

Il prit ensuite sa commande. Un simple café à emporter. Ayant son breuvage à la main, il prit la direction extérieure. Il remarqua instantanément la table, celle qu’il s’était assit pour discuter avec elle. Il fut, cependant arraché de ses pensé, quand il perdit pied sur un sac à main. Il tenta de reprendre rapidement son équilibre. Creg réussit son coup, mais il serra trop fort, sous l’effet de la surprise, son café qui sortit de son verre en carton pour se répandre sur sa main. Creg changea le verre de main et faillit pousser un juron, mais en ville, il faut faire attention à ce que l’on dit. Il se retourna vers la propriétaire de la sacoche.

« Désolé… »

Il plissa les yeux. Juste derrière, assit à une table. Non… il rêvait? C’était bien elle, Loann. Il resta un moment sans bouger. Comment ce faisait-il qu’elle soit revenue? Elle avait raté la rentrée et il croyait… C’était impossible. Comment pourrait-il s’expliquer. Il était parti si vite cet été. Il l’avait revu quelques fois, mais lorsque son père trépassa, il prit la direction de New York sans rien dire. Il reprit ses esprits, car la dame qui était devant lui, le dévisageait. Il fit un bref sourire et approcha malgré lui de la table de Loann.

Pourquoi? Il aurait du fuir. Il ne voulait pas s’expliquer, il se sentait mal d’avoir fait ça. Par contre, il se sentait attiré vers elle. Au fond de lui, c’était la fête. Son esprit criait victoire. Il ne sentait même plus le café qui lui avait brûlé la main. Creg oublia même le cours où il devait se rendre. Tout ce qui comptait maintenant, c’était d’avancer. Malgré tout, il arrêta. Il se sentait bizarre. Honteux et à la fois heureux. Il avait tant espéré qu’elle reviendrait. Il se frotta ensuite le visage. Puis, il se retourna…

Creg avait fait assez de tors à tous ceux qu’il aimait. À commencer par sa mère… Loann a probablement du s’inquiété. Elle a du se demander où il était, pourquoi il n’était pas revenu. Il ferma un instant les yeux. Partir, ainsi, comme un voleur. C’était plutôt idiot. Non, il ne pouvait pas faire cela. Il réouvrit les yeux pour se trouver un distributeur d’essuie-tout. Il en vit un sur une table vide. Creg déposa son verre sur la table et en prit quelques-uns pour s’essuyer les doigts. Ils étaient devenus rouge en plus. Maintenant, il devait se trouver un plan et répondre à son dilemme.

Loann entendit machinalement du bruit derrière mais ne se retourna pas. Les gens préssés finissaient toujours par s'attirer des ennuis. Et puis elle n'en avait que faire des autres, elle se sentait lasse. Bien qu'heureuse de revenir à l'université, il manquait quelque chose et son coeur le ressentait bien. Et ce n'est pas les histoires des autres qui allaient tout combler. Dans ses pensées, toujours fixant l'horizon, son esprit vagabondait au loin. Loin, très loin, sûrement vers le centre de vacances où elle a écourté son séjour par solitude voire même jusqu'à Tahiti où elle aurait du partir cette année après 8 ans d'exil. Impossible de savoir, même elle devait l'ignorer.

Ses gestes étaient ceux d'un robot, déchirant un bout du muffin pour le porter à sa bouche sans laisser tomber une seule miette. D'ailleurs, il était à moitié entamé. Le chocolat donnant soif, elle voulut se saisir du verre pour porter la paille à sa bouche. Manque de chance, la jeune fille rata son coup et son verre se renversa sur son jean noir. Pas beaucoup puisqu'elle releva rapidemment le verre mais le mal était fait : son jean était trempé au niveau des cuisses. Fronçant les sourcils et parlant à voix basse pour se traiter de pauvre gourde, Loann voulut prendre de l'essuie-tout sur sa table. Comble de malchance, il n'y avait plus rien *Evidemment* pensa t'elle en levant les yeux au ciel. La jeune étudiante se retourna pour chercher du regard une table où il y aurait de quoi s'essuyer. Il y en avait une alors elle se leva sans faire attention à la personne qui avait du se brûler. Toujours un peu dans ses pensées on va dire.

Elle prit quelques feuilles et commença à s'essuyer les cuisses tout en pestant à mi-voix. Puis machinalement, elle posa ses yeux sur l'autre personne et n'en revint pas. Un sourire immense se dessina sur les lèvres, montrant légèrement ses dents et ses yeux pétillèrent de joie.

Creg !!

Sans attendre une réponse de sa part, elle se jeta à son cou. Loann se détacha bien vite du jeune homme, les joues roses mais le sourire toujours présent, même si elle se mordait légèrement la lèvre inférieure, se rendant compte de son impulsivité et du débordement d'émotion. Décidemment, les dieux étaient cléments avec elle. Un nouveau miracle qui la sortait de sa solitude. Le ciel lui envoyait un ange, elle sentit son coeur battre fort, sûrement trop pour la frêle jeune fille qu'elle était mais elle tenta de se le cacher à elle même. Puis ses yeux se posèrent sur les doigts rouge du jeune homme et éclata de rire.

Décidemment, la hasard fait bien les choses même si pour cela il faut se brûler les doigts et tâcher son jean ! Allez viens à ma table.

Tout en disant sa dernière phrase, elle montra sa table où trônait la moitié d'un muffin et un reste de diabolo menthe. Elle se saisit de l'essuie tout, regagna sa place et commença à essuyer ses dégâts. La maladresse pouvait donc être une qualité puisqu'elle faisait rencontrer des personnes qu'on ne pensait pas revoir. La table s'essuya bien vite et elle mit le tas d'essuie-tout utilisé par terre, en attendant de les jeter plus tard. Il fallait avant profiter de Creg. Elle n'allait pas le relâcher de si tôt. Le grand sourire aux lèvres et interieurement, son coeur battant toujours à 100 à l'heure, elle établit la conversation.

Je suis contente de te revoir ! Tu es la première personne que je vois ici et ça fait réellement plaisir ! Alors comment vas tu ? Ca fait un petit temps car tu t'es sauvé du camp comme un voleur. Tu aurais pu me prévenir, je t'ai cherchée en vain ! Tu étais où ?

La curiosité la piquait, Loann voulait tout savoir et rattraper le temps perdu. Un mois d'été, c'était beaucoup trop long surtout pour la jeune fille qui n'était pas de nature patiente ....

Quand on prend trop de temps à choisir, la vie s’en charge pour nous. Les bras de Loann entourèrent subitement son cou et il en fut surpris. Même si Loann n’était pas rester accrocher pendant longtemps, il avait enfin ressentit la même chaleur que cet été. Enfin, il ressentait le bien-être à nouveau. Les bras de Creg entourèrent Loann et ses mains se joignirent dans le bas du dos de son amie. Enfin, il pouvait à nouveau sentir sa présence près de lui. Lorsqu’elle se détacha de lui, il défit son emprise. Il ne put s’empêcher de sourire. Il n’avait pas souris ainsi depuis la mort de son père. Tout cela, parce que Loann c’était mordu la lèvre du bas. Pourquoi? Il se doutait qu’elle avait prit conscience de sa brutalité.

« Bonjour Loann! »

Le cœur de Creg aussi se mit à battre plus rapidement. Elle n’avait pas changé et semblait toujours aussi radieuse. Inversement de la dernière fois, Creg était beaucoup moins enjouer qu’avant, mais la présence de Loann fit l’effet contraire. Il avait du mal à se contenir, mais il ne devait rien tenter. Il oublia tout. Ses soucis, ses cours, ses problèmes. Ce qu’il avait devant les yeux surpassait tout cela. Lorsqu’elle éclata de rire, il releva sa main pour la regarder. Ensuite, Creg releva les yeux vers elle avec un sourire amusé. Elle avait parfaitement raison.

« Non, il n’aurait su faire mieux. »

Son regard fut ensuite porter sur le pantalon de la jeune femme. En effet, elle avait renversé quelque chose dessus. Sûrement un Diablo Menthe, elle en buvait souvent. Et d’ailleurs, ce fut le breuvage qu’elle prit lors de leur première rencontre. Il la suivit ensuite lorsqu’elle prit la direction de la table. Creg s’assit juste en face d’elle en se disant qu’il avait visé juste. Un verre de Diablo Menthe, enfin, le reste se trouvait sur la table. Cette fois-ci, par contre elle avait pris un muffin.

Les paroles que la jeune fille avait ensuite dites, le replongea dans sa honte. Il ne devait pas montrer qu’il était triste. Creg ne devait pas montrer qu’il se sentait si mal. Il ne voulait pas que Loann le voit dans un état de faiblesse. C’était plutôt étrange, puisse qu’il ne se gênait pas devant Émy. Il ne comprenait pas vraiment. Pourquoi se disait-il des choses de ce genre? Son amie n’était pas du genre à rire des autres. C’était probablement une des premières personnes à le comprendre vraiment. Creg prit soudainement un air un peu honteux. Il prit une inspiration et dit :

« Excuse-moi Loann. Je… Je… sais que je suis partit rapidement. Je… Mon père est mort cet été. Il a fallut que je retourne à New York…C’e… »

Cre fit un effort mental pour se reprendre. Il avait un peu de mal à tout avouer ainsi. Il était plutôt du genre à toujours s’en vouloir pour des choses incontrôlables. Il ajouta ensuite, rapidement :

« Ne t’en fait pas, je vais bien… Enfin, je vais autant mieux qu’il m’est permit. Je te demande de me pardonner. Tu sais… Te rencontrer ici est la meilleure chose qui m’est arriver depuis mon départ pour New York. »

Il releva doucement son regard vers elle. Creg fit un grand effort pour ne pas retomber dans la dépression. Il était heureux de la voir ici et il se refusait à tout gâché. Maintenant, il devait avouer ce qu’il ressentait. Il put réfléchir grandement lorsqu’il était à New York. La mort de son père lui avait fait prendre conscience qu’il pouvait perdre n’importe qui n’importe quand. Il valait mieux tout dire. Dire à quel point il était amoureux d’elle. Avant qu’une autre tragédie arrive. Cela pourrait même tomber sur Loann. Déjà qu’il eut peur de ne pas la revoir. Creg aura bientôt besoin de courage… Plus qu’il n’en aura jamais besoin.

Loann se trouvait bête de devoir nettoyer cette foutue table devant Creg mais elle n'allait pas le breuvage vert sur la table. Non seulement ce n'était pas propre et puis maladroite comme tout, elle serait capable de mettre ses mains dedans. Donc il vallait mieux réparer les dégâts vite ... Puis elle se trouva encore plus bête quand la nouvelle de la mort du père de Creg tomba. Son visage souriant s'assombrit et elle baissa les yeux. La jeune fille ne s'attendait pas à une nouvelle si grave, qui donc pourrait automatiquement penser à un décès ? Puis il se reprit, sûrement pour ne pas montrer sa tristesse. Réaction normal pour toute personne. Il s'excusait auprès d'elle mais il n'en avait pas besoin et tout en hochant de la tête, Loann lui dit.

Oh ... Je suis désolée ... Je comprends mieux ton départ. Tu n'as pas à t'excuser, on ne prévoit ce genre d'évènement ...

Elle s'assit et quand elle posa ses yeux sur lui, Creg la regardait. Elle esquissa un petit sourire en coin, un air désolé sur le visage. Il avait eu le courage d'en parler, c'était beaucoup déjà, il ne fallait non plus imaginer qu'il allait péter la forme et rire comme un petit fou. Posant ses coudes sur la table et la tête sur ses mains, Loann pensa qu'il fallait continuer la conversation, ne pas s'attarder sur cela et que s'il voulait en parler, il devait se douter qu'elle l'écouterait. Ils ont tant de choses en commun.

La vie est bizarre car moi aussi je suis revenue à New York. On était toujours au même endroit tous les deux et on ne le savait même pas ! Drôle de coïncidence, non ?

A quelques jours d'intervalle, ils avaient tous les deux convergé vers leur ville, New York, et sont repartis à quelques jours près vers l'université. La vie et ses tours qu'elle ...

Loann sentant son estomac lui jouer des tours à nouveau décida de continuer son petit repas. Intérieurement, elle se disait que ce matin, elle n'avait pas envie de sortir ou alors juste pour aller en cours. Et il a fallu retourner ici et que leur maladresse à tous les deux les fassent se revoir. Une belle maladresse, pas comme celle de chez elle qui lui faisait toujours avoir des petits bleus sur la peau ou à l'âme. Prenant un petit bout du muffin au chocolat entre ses doigts fins, elle le tendit à Creg, un petit sourire au coin des lèvres, mi-amusé mi-timide.

T'en veux ? Je ne connais rien de mieux que le chocolat pour remonter le moral. C'est prouver scientifiquement, alors c'est vrai !

Ses yeux recommençaient à petiller petit à petit, elle n'aimait pas parler des choses tristes, émotive comme tout, les malheurs des autres l'affectaient beaucoup. Surtout quand c'était des gens qui lui tenaient à coeur. Creg était accroché à son petit coeur, bien trop pour la jeune fille ...

Non. On ne prévoyait jamais ce genre de chose. Pourtant, on devrait le faire. Maintenant, Creg le savait mieux que quiconque. Jamais on ne devrait penser que nos proches ne mourront jamais subitement. Désormais, cette expérience lui aura permit d’apprendre qu’il faut se montrer le plus honnête envers ceux qu’on aime. Tout cela, avant que la mort de décide d’apparaître. Le jeune homme avait bien vu le visage de Loann s’assombrir soudainement. Il comprenait, malgré tout. La jeune fille se repris du mieux qu’elle le put, sûrement pour éviter à Creg quelque chose.

« Je sais… Pourtant, on devrait le faire. Pourtant, on devrait se dire que chaque minute compte. J’aurais du te donner un numéro pour que tu puisses me rejoindre. Ou bien tout de dire…»

Creg fit un sourire malgré la situation. Il était très heureux de la revoir et de pouvoir lui parler. Et le fait qu’elle ne soit pas frustré de ce qui c’est passé, l’avait soulager énormément. Ce poids, il l’avait gardé jusqu’à maintenant. Ensuite, Loann changea de sujet. Il apprécia tellement ce geste qu’il décida de passer à autre chose aussi. Loann accota ses coudes sur la table et son menton dans ses mains. Creg la trouvait plus que jolie dans cette position. Effectivement, le fait qu’ils aient été tout les deux à New York était marrant. Sauf qu’en y repensant bien, Creg eut un léger pincement au cœur. Dire qu’il aurait pu la voir cet été. Peut-être que moins de peine, il aurait eut.

« Tu as raisons. Dommage que je ne t’ai pas donner mes coordonné. Nous aurions pu nous voir… Enfin si tu aurais voulu. Tu t’es bien amusé en retournant là bas? Moi, j’ai été content de retourner sillonner les rues. Cela fait du bien de retourner chez sois.»

Disons que de retourner chez lui, lui avait fait le plus grand bien… Dans un sens. Creg avait revu quelques amis qu’il avait connus dans son équipe de Football américain. Il leur avait parlé assez pour tout raconter ce qu’il avait vécu depuis son départ. C’était l;’un des point positif de ce voyage : Tous ses amis avaient été content de le revoir. Puis, ses pensés dévia vers Loann. Il eut un petit sourire en l’imaginant sur sa moto. Cela l’avait toujours étonné, mais il trouvait cela bien amusant. Il revint de ses pensé quand la jeune fille lui proposa de manger du chocolat. Il éclata de rire.

« D’accord, d’accord. À vos ordre bella. Donc, si je comprends bien se sont des femmes scientifiques qui on conclu cela?»

Il fit un clin d’œil à son amie. Creg approcha ensuite son visage de ses doigts pour attraper le morceau avec ses lèvres et le manger ensuite. Il se recula ensuite pour se rasseoir. Ce n’était pas vraiment le bout de muffin qui lui remontait le moral. C’était Loann qui le faisait juste en sa présence. Il lui dit ensuite :

« C’est drôle, je ne me sens pas plus mieux que tout à l’heure. Ce n’est donc pas le chocolat qui m’a aidé. Je dirais plus que c’est le hasard.»

Il garda ensuite son sourire. Cette allusion remerciait indirectement Loann d’être là. Oui, Creg ne la laisserait pas filer une troisième fois. Même si l’on dit : Jamais deux sans trois, Creg avait la ferme intention de contredire ce proverbe. Bientôt, il devra prendre son courage à deux mains et tout dire à Loann. En se connaissant bien, il espérait que cela ne soit pas trop long…

Chaque minute compte ... Creg n'avait pas tort mais cela n'était pas toujours évident aux yeux de certains. Loann comprenait ce qu'il voulait dire, la vie est bien trop courte et quand l'on croit que tout est acquis, c'est à ce moment là que tout bascule. Sans avoir perdu quelqu'un, la jeune fille avait perdu ses repères et son île alors qu'elle imaginait y vivre pour toujours. Quand on perd une personne, il doit aussi y avoir cette frustration de ne pas en avoir fait assez, parler de la tristsesse qui nous enveloppe.

Il aurait du lui donner son numéro. La jeune fille hocha de la tête. Oui c'est vrai mais c'est toujours après qu'on pense à ce genre de détails. On ne pense pas toujours à donner son numéro à quelqu'un qu'on penserait voir tous les jours. Et puis dans des moments aussi terribles, il devait avoir autre chose à penser.

Oui mais ce n'est pas grave. Tu avais autre chose à penser ...

Puis la discussion changea un peu de direction pour se tourner vers New York. Ils y étaient tous les deux sans même le savoir. Quelle ironie du sort. Si elle s'y était amusée ? A cette question, Loann fit une moue dubitative, ses vacances chez elle fut partagées entre morosité et retrouvailles entre amies. C'était les vacances habituelles qu'elle passait chaque année depuis leur arrivée à New York en fait. Pour une fois que Loann avait pu changer d'air, elle était quand même revenue à son point de départ. Et de savoir qu'elle aurait pu voir Creg et peut être le consoler de son chagrin, ses vacances avaient un léger goût d'amertume. Malgré tout, elle reprit un petit sourire et tenta une description de ses vacances du côté positif.

Le côté retourner chez soi ne m'a pas fait de mal. C'est vrai que se balader dans les grandes rues, avoir tous ses repères, c'était génial ! J'ai revu mes amies, on a bien rigolé, papoté ... Comme des filles ! Mais bon, je t'avoue que j'étais beaucoup mieux au camp de vacances ! C'est sûr, dommage qu'on ne se soit pas vu, car oui j'aurais bien aimé qu'on se voit !

Loann gardait son sourire. C'était sincère, elle aurait aimé le voir à New York. Car avant tout, Creg est un ami et elle aime passer du bon temps avec ses amis. Surtout quand ils la comprennent si bien ...

Puis la discussion vira un peu au n'importe quoi avec le chocolat. Loann en raffolait et se servait de cette étude scientifique pour en manger la conscience tranquille. De nature gourmande, Loann avait toujours quelques gâteaux chez elle ainsi que du chocolat. Qu'elle déprime ou soit devant un film ou même entrain de réviser, elle se sentait mieux s'il y avait à manger, en particulier du chocolat, à ses côtés. Et Creg, se moqua de cette étude car pour lui elle serait faite par des femmes. Loann fronça les sourcils et fit la moue tout en croisant les bras contre son corps.

C'est quoi cette insinuation ?

Puis elle se mit à rire en lui rendant son clin d'oeil. Puis il mangea le morceau de chocolat tendit qu'elle en mangeait à son tour un petit bout. Elle avait faim, sortir sans manger n'était pas la meilleure idée qu'elle avait eu. Enfin si, finalement c'était la meilleure idée puisque sinon, elle serait toujours entrain de broyer du noir dans son appartement vide et avoir les yeux dans le vide. Donc si, c'était la meilleure idée.

En sirotan son diabolo menthe, avec ce qu'elle avait renversé, il n'en restait plus que la moitié, elle sourit en écoutant parler Creg. Le hasard ? Donc, ce serait elle qui lui remonterait le moral ? Ne préférant pas spéculer sur rien, Loann répondit au jeune homme tout en remettant ses longs cheveux derrière ses épaules ?

Si, le chocolat aide intérieurement ! Et je te dis, parfois le hasard fait bien les choses ! Donc dis moi, qu'as tu fait à New York ? Depuis quand tu es revenu ? Et question très importante : tu vis où sur le campus ?

Que de questions qui fit agrandir le sourire de la tahitienne. Si d'autres avaient changé durant ces vacances, Loann restait la même. Du moins dans les grandes lignes. Et la curiosité était une de ses lignes principales ...

S’il avait eut autre chose à penser? Non, pas vraiment. Les deux semaines qu’il avait passé à New York avait été un enfer affectif. Il n’avait pas cessé de penser à sa stupidité face à Loann. Regrettant amèrement et plusieurs fois son manque de jugement personnelle. Creg ne manquerait plus de lui donner l’endroit où il vit. D’ailleurs, il avait l’intention de lui donner le tout avant qu’il ne se quitte pour X raisons. Loann l’approuva dans ses dires, mais il devait avouer qu’elle avait quand même raison. Malheureusement pour lui. Creg lui dit ensuite :

« Je le sais bien. M’enfin, c’est du passé?»

Au moins, le restant de ses vacances n’avait pas eut l’air d’être trop pire. Malgré tout, elle disait qu’elle avait plus apprécié les vacances de l’Université. En effet, Creg les avait apprécié et de loin. Lorsqu’il avait revu la jeune fille là bas, il croyait que rien ne pourrait aller mal. Il s’était trompé comme tous les humains. Creg sourit légèrement à ses dires, s’en voulant encore d’être partit si vite.

« Oui moi aussi j’aurais aimé. Quoique tu m’aurais vu dans un sale état. »

Il fit un petit sourire amusé, car oui il avait pleuré beaucoup de fois. Surtout pour la mort de son père. Il était resté dans une sorte de dépression tout le long de son retour. Heureusement, quelques amis avaient tenté de le consoler le plus possible. Cependant, beaucoup étaient partis en vacances. C’était normal après tout, l’été n’était pas encore terminé pour certain. Au moins, selon les dires de Loann elle aurait apprécier le revoir, c’était une consolation moindre.

« Je blague, Loann. J’avoue que le fait de manger aide beaucoup. Mais si tu me dis que ça marche, je veux bien te croire! D’ailleurs, je devrait peut-être manger aussi.»

Ensuite, elle se mit à rire. Il adorait la voir rire, car elle ressemblait encore plus à un rayon de soleil. Loann était encore plus jolie quand elle riait. Creg disait toujours des blagues juste pour la voir ainsi. Bien sûr, ils avaient beaucoup de points en commun et cela aidait dans la communication. Et le jeune homme savait qu’elle savait qu’il blaguait. Il ne disait jamais le fond de ses pensé sérieusement. C’était une sorte d’évasion pour éviter les situations embarrassantes. Loann lui posa alors plusieurs questions, il se fit une joie d’y répondre à tous.

« Hmm, je ne crois pas que le chocolat relève du hasard! Je parlais de toi. Il fit un sourire amusé ensuite il reprit. À New York? Je me suis amusé dans les rues, comme avant. J’ai discuté avec des vieux copains de mon ancienne équipe de Football. J’ai quand même tenté de faire tout cela à travers la mort de mon père. Disons que le fait de sortir m’a aidé beaucoup à m’en sortir sans trop de blessure. Il éclata ensuite de rire. Je vois, je vois. La vilaine petite Loann veut aller m’espionner? J’espère pour moi que la réponse est oui. Il fit un clin d’œil. J’habite sur Large Street au 1C.»

Le sourire de la jeune ville le retourna légèrement. Elle n’avait pas du tout changé non. C’était une des seules personnes à le faire parler autant en quelques secondes. Avec le tas de questions qu’elle lançait à tout moment. Ce n’était pas pour déplaire au jeune homme, au contraire.

Du passé, c'est certain. Loann acquieça avec un sourire entendu. Plus question d'y repenser, les deux jeunes gens s'étaient retrouvés et il n'y avait plus qu'à esperer qu'aucun de deux ne disparaissent comme de par enchantement dans les jours prochains. Loann ne le supporterait probablement pas, n'en pouvant plus d'attendre comme ça les gens qui comptaient vraiment pour elle.

Lui aussi aurait bien voulu voir la jeune fille à New York. Peu importe dans l'état qu'il était, le fait de se voir aurait pu être bénéfique pour lui. Et pour elle aussi, cela aurait coloré un peu son été légèrement morose. Mais bon, il ne fallait plus y penser, juste profiter du moment présent et de leur maladresse respective qui les avait réuni à nouveau.

Oh, ce n'aurait pas été un problème ton état ! Tu aurais peut être le sourire en ma compagnie.

Elle sourit, amusée de ne pas se prendre au sérieux en se lançant des fleurs sans problème. Bien sûr, elle plaisantait mais Creg l'avait deviné. De par le ton de voix de la jeune fille mais aussi car il se comprenait tellement bien qu'il n'y avait pas besoin de rajouter un "je blague" ou même d'éclater de rire. Il y a des personnes qui arrivent à se comprendre sans rajouter trop de paroles. Et les deux personnes réunies au café faisaient partie de ces personnes.

Les questions de la jeune fille fusèrent à la vitesse de l'éclair. Elle aimait tout savoir et puis Creg lui avait manqué, elle était en droit de savoir ce qu'il avait fait à New York, pendant qu'elle, dans la même ville, revoyait ses amies et s'ennuyait sur son toit d'immeuble à contempler la ville quand elle ne faisait rien et voulait rester seule. Outre la mort de son père qui l'avait profondemment attristé, son ami avait passé des vacances normales, les mêmes que Loann mais version masculine. Les discussions n'avaient pas la même tournure ni le même sujet mais le fond restait le même : voir ses amis et oublier sa solitude/tristesse. En hochant de la tête, elle poursuivit.

Tu as fait presque comme moi pendant les vacances. On a fait les mêmes choses dans la même ville sans se voir !

Et enfin, elle savait où il habitait. L'année précédente, Loann voulait lui rendre visite vu qu'ils vivaient dans le même immeuble. Là, ils étaient un peu plus séparés, une rue d'écart. Mais cela avait peu d'importance, cela ferait un peu de marche pour aller le voir. Faisant semblant d'être triste, elle fit une moue un peu triste tout en appuyant la tête contre son poing.

Oh nan, tu vis trop loin ! Je devrais marcher pour te voir, je ne sais pas si je ferais le déplacement. Elle se mit à rire tout en se redressant. Enfin, tu ne te refuses rien, tu vis dans un loft ! La classe ! Rien que pour ça, je viendrais t'espionner ! Je suis restée modeste par rapport à toi, je vis sur Middle Street. 1D si tu veux un jour passer en quittant ton grand loft pour un petit appartement ...

Un sourire moitié moqueur et moitié amusé s'installa sur les lèvres de Loann durant sa dernière phrase. Et tout en ne quittant pas des yeux Creg, elle se mit à boire son diabolo menthe à la paille. Bien qu'elle ait 19 ans, son diabolo menthe se buvait toujours à la paille.

Creg avait toujours le sourire en sa compagnie. Inutile de dire qu’il l’aurait peut-être eut, c’était sûr à 100%. Il se sentait toujours bien en sa compagnie, d’ailleurs, il en avait même oublié d’aller à son cours. Et de toute façon, il avait commencé depuis quelques minutes déjà. L’amour était pour lui beaucoup plus important que les études. Ou plutôt… Loann était plus importante. Creg eut alors un sourire amusé. Quelle modestie! Pourtant, oui, il était au courant qu’elle blaguait. Ils n’avaient pas à ce le dire. Creg l’avait assez observé pour voir toute ses petites manies lorsqu’elle blaguait, était embarrassé et lorsqu’elle était simplement heureuse. Creg ne voulait plus disparaître.

Il se sentait légèrement inconfortable, alors il se replaça sur sa chaise. Creg s’assit donc sur sa chaise de façon plus décontracter. Il écarta ses jambes et croisa ses bras sur son torse. Il observait toujours Loann sans la quitter du regard. Son regard semblait toujours plus tendre, plus chaleureux lorsqu’il regardait son amie. Même s’il aurait voulu plus, il ne savait pas du tout comment s’y prendre. N’ayant pas eut beaucoup de relation, Creg était gêné dans ce sens. Pourquoi n’osait-il rien dire ? La peur de perdre une amitié précieuse ? Mais le goût d’en vouloir plus semblait devenir de plus en plus lourd à supporter. La résistance de plus en plus faible.

Loann lui dit alors qu’ils avaient fait les mêmes choses dans leur coin de ville respective. Évidemment, trop de chose leur était en commun. Une voix dans sa tête ne cessait de lui dire de réagir, de toute avouer, de ce délaissé de ce poids. Paradoxalement, son corps bloquait, ne voulant pas réagir. C’était souvent ainsi pour lui. Il répondit ensuite à Loann :

« C’est drôle en effet, mais j’aurais aimer mieux les faire avec toi ces choses.»

Elle fit alors une moue en sachant où il habitait. Ils n’étaient pas si loin l’un l’autre, même si l’année précédente, ils avaient été voisins. Maintenant, au moins, Creg savait où Loann habitait. Il rit lorsqu’elle lui dit qu’elle viendrait le voir juste parce qu’il se trouve dans un loft. C’était au tour de Creg de faire la moue :

« Quoi ? Tu viendrais juste voir le loft ? Tu ne voudrais même pas m’espionner moi ? Surtout quand je me change ?»

Il éclata de rire ensuite. Evidemment, c’était une blague. Creg n’avait pas besoin de rien dire, il avait juste un sourire amusé sur son visage. Il n’aurait jamais dit cela sérieusement, étant un peu trop sur la politesse.

« Tu sais Loann, vu que tu vis dans un appartement. Rien que pour ça, j’irai te voir ! Sérieusement, j’aimerais bien passer te voir. »

Il continua de lui sourire. Creg se dit qu’il serait peut-être temps de faire quelque chose, ils ne pourraient pas rester éternellement ensemble. Aujourd’hui, elle aurait sûrement autre chose à faire que de rester avec lui. Son cœur se mit alors à battre plus rapidement. Intérieurement, il s’était préparé tout l’été pour ça. C’était peut-être ce qui l’avait rendu triste voilà quelques jours : Le fait de croire qu’il ne pourrait jamais lui dire. Creg baissa légèrement la tête et ensuite il dit, d’un air sérieux :

« Loann, j’aimerais te dire quelque chose… c’est sérieux. Eh bien… je…»

Il hésita soudainement, car l’embarra prenait le dessus. Il ne devait pas le laisser faire, mais il avait de la difficulté. Il n’osa plus vraiment la regarder. Même qu’il se demandait s’il n’avait pas rougit. C’était probablement le cas, car il sentait ses joues chauffer. Elle ne comprendrait jamais ce qu’il voulait dire. Seulement, il cherchait intérieurement ses mots.

« Je t… Je t’aime. Plus que tu le crois.»

Il releva ensuite son regard vers elle. Son air était sérieux et son cœur voulait s’arracher de sa poitrine, mais il devait l’affronter du regard. Maintenant, il s’entait qu’il devait être vraiment rouge, presque pourpre. Il se sentait si embarrassé. C’était la pure vérité, par contre…

Loann aussi aurait préféré faire les choses avec Creg mais la vie n'en avait pas décidé ainsi. Tant pis, la jeune fille pensait qu'ils avaient tout le temps pour se voir maintenant qu'ils étaient à l'université et que la hasard les avait à nouveau réuni. Loann pensa aussi qu'un jour prochain, il faudrait qu'elle avoue ce qu'elle ressent à Creg. Le moment n'était probablement pas choisi, ils se retrouvaient tout juste et puis elle ne savait pas comment il réagirait. Il y avait beaucoup de questions dans la tête de la tahitienne qui restaient sans réponse. Ils avaient le temps, mais ce dernier filait à une allure folle et puis elle ne pourrait pas éternellement rester dans cet état. Il faudra qu'un jour où l'autre elle se décide.

Mais plutôt que de ruminer ses pensées, elle se concentra sur la discussion qui tournait autour du loft de Creg. C'était à son tour de bouder car Loann s'était mal exprimé. Il avait compris le sens de ses mots évidemment mais la tournait en dérision pour rire, comme toujours. Loann ne put s'empêcher de rire, surtout quand il prononça sa dernière phrase. Plissant les yeux et la bouche qui se retenait de rire, elle se devait de répliquer.

Et si j'ai envie de venir juste pour le loft, j'ai le droit. Et contrairement au genre masculin, je n'espionne pas quand les gens se changent. Tu crois que je vais me cacher derrière une porte pendant que tu vas prendre une douche ? N'empêche ça donne des idées ...

A se dernière phrase, ses yeux avaient commencé à pétiller de malice avant qu'elle n'éclate de rire. Ce n'était pas sérieux mais tous deux savaient faire la différence entre une vraie discussion et leurs petits délires. Comme en vacances où Creg avait pris un accent hispanique pour la draguer. C'était tellement drôle. Là, c'était la même chose. Ils étaient tellement sur la même longueur d'ondes que se comprendre était tout naturel. Puis, lui aussi dit qu'il serait content de passer chez elle. Saisissant un petit bout de muffin, elle hocha de la tête vivement tout en mettant la nourriture dans sa bouche. Souriant toujours, elle le regardait, contente de savoir qu'ils se reverraient. Du moins, que c'était en projet.

Ma porte t'es grande ouverte. Tu seras mon invité de marque !

La discussion devint plus sérieuse. Elle vit Creg hésiter, baisser les yeux et chercher ses mots. Il devint même rouge. Elle prit peur et posa ses mains sur la table, le regardant avec insistance comme pour tenter de deviner ce qu'il aurait bien à lui dire. Puis enfin il se décida. Et ces trois petits mots fit sursauter la jeune fille qui ne s'y attendait pas. En sursautant, elle fit renverser une nouvelle fois son verre dont le reste de boisson coula sur le sol cette fois ci. Après le sursaut, elle baissa les yeux et fut paralyser.

Ce "je t'aime" résonnait en elle comme un bruyant écho. Bien sûr qu'elle avait pensé à qu'il lui dise un jour mais sûrement pas aussi rapidement. Ce n'était pas des mots à prendre à la légère et il fallait bien répondre quelque chose. Loann releva son regard mais incapable de fixer Creg plus de quelques fractions de secondes. Ses yeux cafés faisaient ressortir sa panique à cette situation à laquelle elle n'était pas du tout préparé et tout comme le jeune homme, elle se mit à rougir. La situation prêtait peut être à rire vu de l'extérieur, ces deux étudiants rouge comme des tomates face à face. Quelques secondes s'étaient écoulées avant que la jeune fille n'arrive à sortir quelques mots de sa bouche. Plutôt un bégaiement.

Heu .. je ... hé bin ... heu ... je ne m'y attendais pas ... mais pas du tout ... je ...

Loann respira un bon coup, préférant arrêter quelques instants de parler pour remettre ses esprits en place avant de reprendre tout en fixant le jeune homme.

Je suis ... touchée, là c'est le cas de le dire.

Puis elle baissa à nouveau les yeux, un sourire léger sur le bout de ses lèvres. Il s'était décidé, lui, le grand timide de service alors elle pouvait bien le faire. La jeune fille s'était toujours imaginé que si cela devait se produire, c'était parce qu'elle aurait fait le premier pas. Et là, le fait que ce soit l'inverse l'avait bien déstabilisé. Fixant la table, elle se décida à son tour de se lancer.

Moi aussi ...

Ces deux mots fut dit d'une petite voix avant de relever ses yeux pleins d'appréhension vers le jeune homme avec un sourire timide. Elle ne savait pas comment réagir. Dans les films, ils se seraient jetés dans les bras l'un de l'autre. Mais voila, ce n'était pas un film et tous les deux étaient d'une timidité dépassant toute chose. Mais une grande étape était franchie ...

Lui-même sursauta à la réaction de Loann. Il l’avait enfin dit. Peut-être trop tôt? La détresse avait visiblement prit le dessus sur lui. Creg n’avait pas dit cela dans l’intention de la déstabiliser. Non, il l’avait dit car il ne pouvait plus se retenir. Plus se retenir de cacher ce qu’il avait au fond de lui. À chaque fois qu’elle le touchait, il se sentait emballé. Quand elle était près de lui, il oubliait presque tout. Cela ne devenait plus tellement honnête et il voulait être franc avec elle. Malgré tout, il se sentait toujours aussi nerveux, car la peur d’être rejeté était présente.

Surtout qu’il avait tant espéré être avec elle que la penser d’être soudainement rejeter détruirait tout les espoirs qu’il c’était fait. Définitivement, il s’était fait un devoir de tout dire. Même si leur amitié sera brisée et même s’il se retrouverait seul après. Pour la première fois depuis longtemps, Creg avait enfin su dire un « Je t’aime.» amoureux à une fille. Il avait piler sur sa timidité pour se lancer, le regretterait-il?

Le verre de Loann retombant sur la table en faisait couler le reste de sa boisson. Creg avait lui aussi sursauter en se releva brusquement. Il contourna la table pour regarder ou le liquide avait tombé. Il se sentait tellement gêné soudainement qu’il en avait le teint rouge. Il se pencha pour ramasser le verre, au moins, elle n’en avait pas reçu sur elle. Il osa ensuite relever le regard sur elle. Loann bredouilla quelque chose que Creg eut du mal à comprendre. Pendant le moment que Loann prit pour penser, Creg dit précipitamment :

« Excuse-moi Loann, mais…»

Elle ne sembla pas l’avoir comprit, car elle lui coupa la parole. Étant en petit bonhomme, Creg avait presque Loann à sa hauteur. Il voyait toujours la détresse qu’elle ressentait face à cette situation. Creg aurait bien voulu dire : « Attend, je n’attend aucune réponse!», mais elle répondit plus vite que prévu. Selon elle, ses mots l’avaient touchés? Creg ne comprit pas ce qu’elle voulait dire. Pourtant, il n’avait rien dit d’extraordinaire et surtout ce n’était pas très romantique. Creg savait que les filles préféraient tout ce qui était romantique, mais le fait qu’il n’était pas doué en amour, ne l’avait pas aidé.

Le petit sourire que Creg semblait distinguer le retournait. Elle avait sourit? Était-il aveugle ou bien c’était une vision conditionnée, comme s’il voulait voir cela. Creg ne bougeait plus d’un poil, il était figé par toute la situation. Il ne demandait comment il avait pu dire une telle chose dans un moment si peu propice. Il avait fait probablement du mal à Loann. Elle cherchait sûrement ses mots pour lui expliquer qu’elle le voyait en am…

Creg avait tout faux dans ses déductions. Les mots qu’elle prononça faiblement, les deux petits mots tant espérés avaient résonné dans son esprit. Elle aussi. Toute les doutes qu’il s’était fait, toute le stresse, tout l’embarra, partirent en fumée. Soudainement, Creg sentit un léger vertige. Un sourire apparut sur son visage, un sourire tendre, amoureux. Maintenant, il se calma d’un coup, son cœur battait toujours aussi vite, mais cela était du au soulagement. Elle aussi l’aimait. Pendant tout l’été, il avait voulu. Pendant des mois depuis les vacances, il avait espéré. Tout cela n’avait pas été des illusions. Lui non plus ne savait pas comment réagir. Il dit ensuite :

« Je… Wow!»

Creg se tu pour ne rien gâcher. Il se tenait toujours en accroupit devant elle. On aurait pu dire qu’il la demandait en mariage, seulement, il tenait le verre dans sa main droite. Il se contenta de la regarder en souriant toujours. Il ne savait même pas quoi dire. Que dire de plus? Quoi souhaiter de plus? Creg savait enfin la réponse. Celle qu’il avait attendue longtemps. Creg l’aimait profondément. Il n’avait plus peur de le penser maintenant. Il leva sa main gauche vers la joue de Loann pour la poser dessus et la caressé à l’aide de son pousse. L’amour change parfois les gens, la preuve : Pour la première fois depuis la tragédie, il oublia la mort de son père. Et tout, d’ailleurs.

Cette situation la mettait mal à l'aise. Trop silencieux et un peu embarrassant car aucun ne faisait réellement le premier pas pour arrêter cela. Bien sûr, il y a déjà eu les déclarations verbales et cela était un pas énorme pour ces deux personnes timides mais après quoi ? Il fallait bien continuer. Ils s'aiment et donc tout devrait être plus facile. Seulement voila, quand on s'appelle Creg et Loann, le moindre sentiment était un obstacle.

Creg était à genoux par terre pour ramasser le verre. Elle ne pouvait pas s'arrêter de le regarder, un sourire gênée figé sur ses lèvres et les joues rouges. Joue sur laquelle Creg posa sa main et la caressa. C'était vraiment trop beau pour être vrai. Loann pensa un instant qu'elle rêvait car ce n'était pas possible, un garçon n'avait jamais été sincère avec elle depuis le lycée. Et encore, elle doutait de la sincérité de l'ancien. Avec Creg, elle savait qu'il était incapable de mentir et puis pourquoi mentirait il sur un sujet si délicat ? Il était bien trop gentil et honnête pour cela, elle le savait.

La jeune fille prit la main de Creg entre ses fines mains et la serra doucement, impossible de dire quelque chose. Mais le silence devenait pesant et à ne pas bouger ainsi, ils finiraient par ressembler à des statues de cire. A cette idée, Loann se mit à rire doucement puis parla doucement.

Allez relève toi, ce n'est pas une position confortable.

Elle lui tira doucement le bras pour l'aider à se relever et se leva à son tour. Il était grand par rapport à elle, enfin difficile de faire plus petit que la jeune femme. Et la encore que faire ? Être timide, un vrai fléau. Alors deux timides, tout était deux fois plus difficile. Donc Loann décida de faire un pas en entourant ses bras autour du corps musclé de ce qui allait donc être son petit ami à présent. Elle se blottit contre lui, plaquant sa tête contre son torse. Le tout avec douceur et grâce comme si elle avait peur de l'abîmer et qu'il était en verre ou en cristal. Elle sentit son coeur battre et ne put s'empêcher de sourire. Ils étaient réellement pareils car leurs deux coeurs battaient plus vite que la normale. Mais ce moment n'était un moment normal, il était unique et elle voulait en profiter au maximum. Le petit sourire aux lèvres, elle ferma les yeux et d'une voix toujours aussi douce pour parler.

Je n'aurais jamais imaginé que tu fasses le premier pas. Tu es décidemment surprenant.

Loann était sincère, il n'y avait pas de moquerie ni rien. Ce garçon était extraordinaire et elle savait qu'elle avait le bon choix en laissant ses sentiments s'emparer d'elle et décider de ne plus rien contrôler. Et puis ce moment était si magnifique qu'il n'y avait plus à penser ni de monde éxterieur, juste eux deux avec leur amour et leur maladresse. L'adage qui dit "Qui se ressemble s'assemble" n'avait jamais été aussi vrai qu'entre ces deux personnes.

Elle leva sa tête pour regarder les yeux verts du jeune homme, voir comment il réagissait à ce geste et elle lui sourit tendrement. Un beau moment qu'ils devaient partager à deux.

Tu ne trouves pas qu'il manque quelque chose pour officialiser tout ça ?

Dit elle, toujours d'une voix douce. Le rouge lui était remonté aux joues, ce n'était pas son genre de demander cela mais il fallait faire avancer peu à peu le début de leur histoire. Une belle histoire qui commencait et elle ferait tout pour que cela avance le mieux possible ...

Loann plaça sa main sur la sienne. Il sentit un frisson parcourir sa colonne vertébrale. Le fait de savoir et de comprendre qu’elle l’aimait aussi le rendait encore plus sensible. Creg savait désormais qu’il n’avait plus à se retenir quand il avait des compliments sur le bout de la langue, quand il voulait simplement sentir sa peau satinée sur la sienne et il n’avait plus besoin de se retenir pour aimer, aimer de tout son cœur. Tout ses sens étaient subitement accrus. C’était, oui, trop beau pour être vrai.

Les paroles de Loann, il les buvait encore plus qu’avant. Tout ce qu’elle disait, il voulait l’entendre. Creg était maintenant ivre d’amour et il semblait envoûté par Loann. D’ailleurs, elle aurait pu dire n’importe quoi, lui demander n’importe quoi, il aurait probablement accepté. Dans son cœur, l’amour venait d’exploser. Il l’aimait beaucoup, depuis plusieurs mois, déjà.

Lorsqu’elle le releva, il n’opéra aucune résistance. Creg se tenait maintenant debout devant elle avec un sourire amoureux. Il avait la tête penché vers elle pour la regarder. Une fois encore, la jeune femme fit un pas en l’entourant doucement de ses bras pour plaqué sa tête contre son torse. Creg ferma ensuite les yeux en passant ses propre bras autour des hanches de Loann pour joindre ses mains dans le bas de son dos. Le cœur du jeune homme battait terriblement fort. Il était habité par l’amour et ne fonctionnait que par cela. Creg sentait même des papillons dans son estomac et une chaleur incroyable. Par contre, la nervosité c’était dissipé totalement.

Les paroles de sa bien aimé le fit sourire de façon amusé quelques instants. Il avait accoté légèrement son menton sur la tête de Loann en la serrant tendrement dans ses bras. Surprenant? Probablement. Il s’était lui-même surprit en faisant le premier pas. En disant enfin le fond de son cœur, mais trop de chose était entré en ligne de compte. Surtout la mort de son père. Il eut aussi le fait qu’il avait du mal à retenir ses désirs. Non pas mal saint, ni sexuelle, seulement un désir d’aimer Loann. Il dit ensuite d’un ton beaucoup plus décontracté :

« Moi non plus, je n’aurai imaginé. Cela fait longtemps que mes sentiments ont changés. Depuis le début de cet été. J’ai pu réfléchir depuis ce temps. J’ai peur de ne jamais te revoir ici. Cela m’a rendu un peu malade, au sens moral. Je t’adore, Loann. Je n’ai plus peur de le dire, à présent.»

Creg n’aurait jamais pu pensé à un meilleur moment que celui-là. S’il aurait attendu plus longtemps, probablement que rien n’aurait été plus loin. Delà, la spontanéité est meilleurs que le préconçu. Peut-être que sur une plage au coucher de soleil aurait été mieux ou dans un restaurant cinq étoiles, mais voilà que le destin en avait décidé autant. Ils se ressemblaient énormément et Creg n’avait jamais rencontré d’autre fille telle que Loann. C’était plutôt dommage, diraient certains, mais pour Creg, cela lui avait permit d’en rencontrer une autre avec des affinités plus près des siennes.

Intérieurement le jeune homme remercia le hasard. Peut-être étais-ce plutôt l’œuvre du destin? À quoi bon se poser autant de question quand le moment présent était 100 fois mieux qu’aucune réponse? Profité était là le meilleur mot à adopter présentement. De toute façon Creg avait oublié tous ces problèmes. Il n’avait qu’une chose en tête : Loann.

Les yeux de Loann se levèrent vers les siens. Creg plongea instinctivement dans ses yeux. Plus rien n’existait autour de lui. Les gens qui passaient, rien. Il n’y avait que lui et elle, point. Dans les yeux de Creg, on pouvait lire de l’amour. Ses yeux brillaient par une flamme intérieure qui ne cessait d’augmenter. Les paroles de la jeune fille résonnèrent dans sa tête. Elle n’aurait pu rien dire, il aurait comprit. Il avait tant espéré et convoiter ce moment que rien n’avait besoin de ce faire attendre.

Avec un doux sourire aux lèvres, Creg se pencha doucement vers le visage de Loann. Il s’arrêta à seulement quelques centimètres des lèvres de la jeune fille. Tant le désir était fort, Creg sentait des déchirement dans son ventre. Disons que els papillons s’agitaient de plus en plus. D’une voix si douce que seule Loann pouvait l’entendre, il dit :

« Tu n’aurais jamais aussi bien parlé.»

Suite à cela, il posa délicatement ses lèvres sur celles de Loann. D’un mouvement presque inné, il ferma les yeux. Son ventre lui faisait toujours autant mal. Il avait tellement d’amour en lui qu’elle avait explosé en un seul moment. Il serra encore plus Loann dans ses bras, mais toujours aussi amoureusement. Cela commença par un doux baisé de seulement les lèvres, mais plus le temps avançait et plus Creg laissa couler son amour.

Il se laissa ainsi porté par la chose la plus forte qu’il n’avait jamais vécu. Tout son être ne répondait plus à autre chose. Son cœur avait fait plus qu’un bond dans sa poitrine. Il sentit même un vertige le prendre. Jamais il ne s’était sentit autant en sécurité et aimé qu’en ce moment. Il ne se demanda aucunement s’il se trouvait dans un lieu adéquat, mais il s’en moquait un peu, d’ailleurs.

L’amour mène les humains, quoi…

Ces mots si tendres sortant de la bouche du garçon le plus adorable que Loann ait pu connaître lui donna des frissons et fit battre son coeur plus fort. Il l'aimait à s'en rendre malade, c'était le genre de paroles que l'on ne disait que dans les films romantiques où tout est parfait. Là, bien que le cadre ne soit pas le plus romantique qui soit, c'était parfait pour elle. Elle avait le coeur qui battait la chamade, le feu à ses joues qui prirent une teinte rosée cachée un peu par sa peau caramel, un jeune homme délicieux qui l'enlacait comme si elle était une chose précieuse. Elle n'aurait pu penser meilleur instant.

D'ailleurs elle n'avait plus à penser tout. Il n'y avait plus rien à penser, plus rien à dire, plus d'obstacles ni de variable, juste dans les bras d'un jeune homme amoureux, amoureux d'elle et qui lui avait avoué, non sans difficulté, ses sentiments. Une journée incroyable pour la jeune tahitienne qui s'apprétait à vivre une journée morne. L'arrivée de Creg avait illuminé sa journée mais avec tout ce qu'il s'était passé, le jeune homme était devenu le soleil de sa vie.

Les yeux dans les yeux, l'instant devenait de plus en plus magique à chaque instant. Il avait les yeux qui brillaient de mille feux. Sans se voir, la jeune fille avait les même yeux, ils pétillaient comme si quelqu'un lancait des feux d'artifice dans ses yeux cafés. Ah l'amour transformait les gens ...

Puis son visage se rapprocha du sien, Loann avait tant attendu ce moment qu'elle ne pensait que cela n'arrivait jamais. Leurs lèvres se touchèrent pour donner tout d'abord un baiser doux, timide à l'image des deux tourteraux. Puis ils se laissèrent aller, transportés dans une autre dimension, loin de tout ce qui les entouraient. Il n'y avait plus ni café, ni ces gens qui devaient les regarder. Il n'y avait qu'eux, jeunes et amoureux, s'embrassant comme si le temps leur était compté. Il faut dire qu'ils ont perdu du temps, ces vacances là où ils auraient pu s'aimer au soleil, sur une plage ... Mais il n'y avait plus rien à penser, Loann était transportée par l'amour que lui donnait Creg.

Combien de temps dura ce baiser ? Quelques secondes ou minutes, peu importait, il serait eternel dans l'esprit de la jeune fille. Ce n'était pas son premier baiser ni le premier baiser passionné mais c'était son premier véritable baiser amoureux. Sans ambiguité, sans arrière pensées, rempli d'amour et de tendresse, le genre qu'on aimerait avoir tous les jours mais qui ne nous arrivent que bien trop rarement. Ceci dit, Loann détacha ses lèvres de celles de Creg avec une infinie douceur et esquissa un petit sourire avant de se coller à nouveau contre le torse du jeune homme tout en fermant les yeux. Elle sentait sont coeur en elle battre trop fort et, l'oreille collée au torse de ce qui était à présent son petit ami, son coeur battre tout aussi fort. Rien ne pourrait obscurcire sa journée à présent. Et pour combler le tout, elle dit d'une petite voix que seul lui pouvait entendre. Une petite voix, un souffle même mais qui sortait du coeur.

Je t'aime ...

Voila, elle l'avait dit à son tour. Elle s'était exprimée en disant un "moi aussi" tout à l'heure mais ses petits mots n'étaient pas sortis de sa bouche. Petit, doux euphemisme car la proportion de ses mots, utilisés à bon escient bien évidemment, était phénoménal. Cela guerissait les coeurs meurtris, ouvraient ceux qui ne connaissaient rien et faisaient aimer des millions de couples. Les mots avaient une ampleur incroyable sur les gens. Et après ce "je t'aime", il n'y avait rien à ajouter. Non vraiment rien, ce serait trop superflu et inutile. Que rajouter quand l'essentiel est dit ? Même Loann qui était une grande pipelette, du genre à dire ce qui lui passait par la tête, ne trouva rien à dire. Elle se blottit un peu plus fort dans les bras de Creg, et sentit les larmes lui monter aux yeux.

Des larmes de bonheur bien évidemment ...

C’était le moment que Creg avait rêver, disons, plutôt fantasmer depuis longtemps. Il s’était reculer pour regarder ses yeux. Les yeux qu’il avait tant contempler, en secret bien sûr. Même s’ils étaient toujours au café, Creg se moquait des gens présent. De toute façon, son attention complète était rivé sur Loann. Rien n’aurait pu le faire décrocher, à moins d’une bombe nucléaire. Et même à cela, c’était encore à discuter. Creg avait tant espéré, un jour, être aimé ainsi. Par une jeune femme dont l’amour était réciproque. Ça tombe parfois mal.

Il se souvint soudainement des paroles d’Émy. Lorsqu’elle lui avait dit de laisser un mail à Loann ou quelque chose du genre. Elle avait ensuite dit que leur retrouvaille en serait que plus mémorable. En effet, Creg n’aurait pas pu mieux rêver. On pourrait donc dire que Émy était une sorte de voyante, même si les paroles dites n’avaient pour effet que de l'apaisement. Creg se sentait flotter sur un nuage, bien qu’il était au courant qu’il redescendrait un jour.

Loann se colla ensuite contre lui. Une fois encore, il ressentait sa chaleur près de lui. Creg étala ses mains sur le dos de Loann pour caresser doucement le bas de son dos. Le fait de toucher sa peau lui faisait avoir des paillions dans l’estomac. Un vrai combat nucléaire subsistait dans son ventre. Son cœur battait toujours à la chamade. Même qu’il se demandait s’il n’allait pas exploser. Creg posa doucement sa joue sur la tête de Loann. Creg n’avait pas d’arrière pensé. Ce qu’il voulait c’était seulement elle. La sentir collé à lui pour se sentir complet. Pour se sentir plus vivant. Pour comprendre qu’il n’était plus seul. Que malgré tout les problèmes, un seul mot, un seul geste ou un seul baisé peut nous remettre d’aplomb. Il voulait comprendre comment les gens se sentait bien. Pourquoi le fait de donner de l’amour nous rendait si différent.

Ensuite, la voix de Loann résonna comme une douce musique à ses oreilles. Le « Je t’aime » qu’elle lança le fit frissonner. Un courant électrique le traversa. Un doux courant qui le rendit heureux. C'était presque le summum de la joie. Une chaleur émettait de lui et c’était de pire en pire. Chaque parole qu’il entendait de Loann attisait encore plus son feu intérieur. Creg ferma les yeux, pour encore une fois, tomber dans un autre monde qui n’était pas le sien. C’était plutôt le leur. Creg en sentit même un vertige le prendre. L’émotion qu’il ressentait était extrêmement fort. C’était sûrement sa relation qui commençait le mieux, même s’il ne considérait pas les autre de tel. Creg se recula pour poser son front contre celui de Loann. Il allait dire quelque chose quand il vit les yeux humides de Loann. Il comprit vraiment qu’elle l’aimait beaucoup. Cela réchauffa encore plus son cœur. Il dit ensuite avec un doux sourire aux lèvres:

« Au risque de me retrouver à la rue, je passe la journée avec toi. Peu importe si j’ai des cours ou non. Et rien ne me fera changer d’idée. Rien. Si on allait quelque part?»

Creg observa Loann avec un petit regard insistant. Ils ne pouvaient pas rester la vie entiere ici. C’était la journée rêvé pour faire quelques trucs. Les cours pouvaient attendre. Creg n’avait pas beaucoup de difficulté à l’école, donc, le saut de cour ne l’effrayait pas. Creg se détacha doucement pour prendre les deux mains de Loann dans les siennes. Puis, il dit:

«Viens!»

Il tira doucement sur ses mains pour la trainer avec lui. Creg ne savait pas vraiment ou aller, mais il pourrait toujours le décidé en chemin. Sur son visage, son sourire flottait toujours. Jamais rien ne pourrait le rendre triste, enfin pas pour le moment. Il traina donc Loann jusque sur la rue. Il se tourna vers elle en disant:

« Tu as une idée où aller? Même si les décisions, ce n’est pas notre fort.»

Il fit un clin d’oeil. Non, ils ne savaient jamais où aller ni quoi faire. Pour l’instant, Creg se foutait de savoir où aller. Tant que Loann était là. Il devait cependant lui demander au cas ou elle aurait une idée. Ne sait-on jamais? Il n’était pas vraiment dans l’état de réajir ou de penser. C’est plutôt facile d’aimer, tout compte fait.

Les yeux humides de la jeune fille se transformèrent en délicates larmes roulant sur ses joues. Il n'y a pas eu beaucoup de fois où des larmes de bonheur ont coulé. Peut être quand elle avait gagné certains concours ou lors d'un cadeau précieux ou une drôle de sensation. Mais jamais, non jamais, cela n'avait été d'une telle intensité. Elle qui avait cru aimé avant s'était trompée. Ce qu'elle vivait à l'instant, c'était ça aimer. Le même sentiment, le même degré d'amour, la même longueur d'onde. C'était si beau qu'elle n'avait pu retenir ces quelques larmes. Et par la même occasion devenue muette, incapable de sortir le moindre son de sa bouche quand il proposa d'aller ailleurs. Oui, ils seraient mieux loin de l'agitation de ce café où la plupart des regards convergeaient vers eux. Elle ne dit qu'hocher de la tête pour montrer son accord.

Il lui prit les deux mains pour l'attirer vers la rue, elle se laissa faire, sans un mot, se laissant conduire. Elle suivrait n'importe où, elle lui faisait une confiance aveugle. Dans la rue, ils commencèrent à marcher à l'aveuglette avant qu'il ne demande où ces deux tourteraux pourraient aller. Non, elle n'était pas douée pour les choix mais lui non plus alors elle pouvait bien prendre les devants. Il l'avait bien fait pour avouer ses sentiments, elle pouvait bien le faire pour choisir un lieu où ils pourraient passer leur journée. C'était largement moins compliqué, donc plus abordable pour Loann. D'une main, elle sécha d'abord les quelques larmes qui commencaient à sécher sur ses joues et de l'autre, elle serra la main de Creg. Réflechissant quelques instants, elle chercha quels pourraient être les endroits avant de les énumerer.

Il n'y a que l'embarras du choix : le centre ville, le parc, la plage artificielle, la fête foraine ... Ah non finalement y a pas grand choix ! Je suis partante pour le parc mais je ne peux pas t'y traîner de force, j'attends ton approbation! De toutes facons, je n'aurais pas assez de force ! Tu vois je peux prendre des décisions, enfin je propose c'est un début !

Elle lui adressa à son tour un clin d'oeil. C'était si simple finalement de tout avouer et de se laisser porter par ses sentiments. Peu de choses avaient changé entre eux car ils gardaient cette complicité et ce longueur d'onde qu'ils ont eu depuis le départ. Mais en même temps, tout avait changé car leur amitié était devenu de l'amour, ils se tenaient la main, leurs coeurs battaient tout deux la chamade et les simples bises de camaraderie devenaient de tendres baisers.

Tout était parfait, la solitude pesante de Loann s'était miraculeusement envolée et elle sentait en elle une plénitude qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant. C'était ... magique. Oui c'est exactement cela. Il n'y avait qu'un coeur et une âme remplie d'amour à présent. Un amour réciproque et délicieux alors qu'ils venaient à peine de se mettre ensemble. Elle avait hâte de découvrir la suite ...

En chemin, Loann essuya ses larmes. Peut-être que si Creg avait été moins… moins gars, il aurait lui aussi fait la même chose. Son émotion n’était pas moins forte, bien sûr. Jamais il ne s’était sentit aussi bien. L’amour était devenu encore plus fort. Creg était d’autant plus amoureux d’elle. Le fait d’avoir tout avoué, avait encore plus attisé la flamme intérieur. Il eut un doux sourire en la regardant faire. Un sourire tendre. Le mot amour était écrit sur son visage.

Sa main tenait toujours celle de Loann chaleureusement. Il s’arrêta pour se retourner vers elle. Loann fit un effort pour trouver où aller. Creg l’écouta attentivement. Semblerait-il qu’elle fit son choix. Le jeune homme n’avait pas d’idées précise ni de restrictions. Tout ce qu’il souhaitait c’est qu’elle soit près de lui. L’amour avec un grand A, ça ne se trouve pas à tout les coins de rues. Creg l’avait trouvé… Enfin espérait-il.

«D’accord. Va pour le parc!»

Creg sourit en tirant sur la main de Loann, l’attirant donc contre lui. Creg posa doucement ses lèvres contre les siennes pour lui donner un court baisé. Il se retira ensuite. Ils se trouvaient tout les deux au milieu de la rue. Des gens passaient à côté d’eux en ne se souciant que de leur personne. Rarement étaient ceux qui les regardait. Quoique ce n’était pas pour déplaire à Creg. Il entraina ensuite la jeune femme vers l’avant. Puis, il dit, tout en marchant:

« Donc, si j’ai tout compris. J’aurais pu le dire avant? »

Il se retourna quelques secondes pour faire un sourire amusé à sa petite amie. Évidemment, il disait cela en blague puisque cela ne se prévoyait pas et on ne pouvait pas vraiment revenir en arrière. À moins qu’on aille inventé la machine à remonter le temps. Si c’était le cas, Creg aurait plusieurs choses à changer. Pour l’instant, il ne voulait pas pensé à ses problèmes. Loann avait réussit à lui faire oublier tout. Il ne l’aurait jamais assez remercier de l’avoir retrouver ici. Même si cela relevait du hasard.

C’est ainsi qu’il entraînait Loann vers le Parc. Même dans ses rêves les plus fous, il n’aurait crut être aussi bien avec quelqu’un. Une personne qui pourrait presque être son double, excepté le sexe, évidemment. Cette personne, il l’avait rencontré dans ce même Café, par une belle journée comme les autres. Par une simple gaffe. Creg se demanda si Loann serait entré dans sa vie sans le café sur les doigts. Du fond du cœur Creg espérait que oui. Le destin en aurait-il été autant? Dieu le sait et le Diable s’en doute.

» Creg... Le retour.
» Une jolie balade en amoureux [PV Creg]