Orageuse Rencontre [PV Raffi]

Cette nuit là, Raffi n’avait pas réussi à trouver le sommeil. Anxieuse par tout ce qu’il s’était passé la veille, les quelques heures qu’elle s’accorda pour se reposer avait été quelques peu agitées. Tous ses petits soucis la travaillaient beaucoup. Elle pensait à Emy et à leur dispute. Elle s’en voulait d’avoir dépassé les limites du raisonnable vis à vis d’elle mais elle en voulait aussi à Emy pour sa méchanceté, qu’elle considérait toujours comme de la trahison. Elle en voulait a Emy d’être aussi naïve, elle avait aussi très peur pour elle. Pourtant, Lex avait raison, elle devait aider son amie et pas l’enfoncer, donc mettre ses « a priori » de côté et tenter de recoller les morceaux avec elle pour pouvoir la soutenir mais pour le moment, elle ne s’en sentait pas vraiment capable.

Emy n’était pas sa seule préoccupation. Elle savait qu’à un moment où un autre, elle croiserait Christopher. Or, elle aurait tellement préféré qu’il vienne la trouver, elle aurait tellement souhaité qu’il agisse avec elle comme l’aurait fait un ami. La aussi, elle se sentait trahie et bête. Elle avait tellement cru en son amitié avec Christopher mais elle se rendait compte que tout n’était que désillusion. Sans doute s’était-il servi d’elle pour se rapprocher d’Emy et elle avait été bien bête de lui offrir son amitié sans retenue Tout ce que Raffaella offrait, elle l’offrait avec passion et sans retenue, valait mieux ne jamais la décevoir, car ré-apprivoiser l’ouragan Raffaella n’était pas une mince affaire. Pourtant si Christopher était venu la trouver, lui envoyer un message, juste une « je suis désolé » ou non, même pas, un « Félicitations pour ton année », cela aurait radouci fortement la jeune italienne, mais non, pourquoi le ferait-il s’il ne ressent pas envers elle la même implication amicale.

Et comme si tout cela n’était pas suffisant, il y avait aussi la discussion qu’elle devrait un jour où l’autre avoir avec Lex. Comment allait-il appréhender cette nouvelle année ? elle ne voulait pas lui créer d’ennui avec le doyen, mais elle s’imaginait pas sans lui, sans le voir, sans l’embrasser…..Dès lors, elle se plierait sans doute à ses désideratas…

Elle soupira et se prépara à la hate avant d’enfiler un de ses éternels training, mp3 à la main….Une petite course à pied ne lui ferait pas de mal…. Et ces jambes la mena au parc où essoufflée, elle s’arrêta, les mains sur les cuisses avant de tourner la tête pour apercevoir Christopher...Une angoisse la surprit...

*Oh non, pas lui * pensa-t-elle * c’est vraiment pas le moment…..*

Elle n'avait pas du tout envie de le voir, et elle pourrait lui dire des choses très désagréable, car elle le tenait responsable en partie de sa dispute avec Emy, elle lui en voulait pour des tas de choses, et même si elle mourrait d'envie de lui cracher son venin en pleine figure, elle préferait être en meilleure condition émotionnelle, et hier, les évenements l'avaient fortement bouleversé.

Et c’est en espérant qu’il ne l’ait pas vu, qu’elle fit vite demi-tour, continuant sa course mais......en marchant...

Elle marchait vite dans l’autre sens, ne se sentait plus la force de se mettre à courir. Elle n’en pouvait plus, mais qu’est ce qu’elle n’aurait pas donné pour pouvoir marcher plus vite, ou trouver la force de courir. Elle commençait déjà à se réjouir, il ne l’avait pas encore appelée, il n’était pas encore la devant elle, ne l’avait toujours pas attrapée par le bras….Il ne l’avait sans doute pas vue et cela la satisfaisait jusqu’à ce qu’une cruelle question s’imposa à elle. Après tout, peut-être qu’il l’avait bien vue mais qu’il préférait la laisser partir car il se moquait bien de ce qu’elle pensait, se moquait bien de lui donner des explications comme il s’était moqué de lui dire au revoir. Cette idée lui fit mal et l’espace d’un instant elle eut envie de faire demi-tour pour dire à cet arrogant tout ce qu’elle avait sur le cœur mais elle ne s’en sentait pas prête, elle ne sentait absolument pas maître de la situation, maître d’elle-même de ces émotions. Et alors que toutes ses questions lui traversaient l’esprit, elle ne put que sursauter, grimaçant lorsqu’elle entendit cette voix qu’elle connaissait bien.

Elle ne se retourna pas pour autant, accélérant même le pas encore mais, il était aussi tenace qu’elle, et elle le savait. Il l’avait rattrapé et se tenait à présent devant elle, mains sur les hanches plongeant ces yeux yeux bleu dans ceux de Raffaella…. Il avait l’air confiant, sûr de lui, comme à son habitude. C’était un des traits de la personnalité de Christopher qu’elle aimait. Qu’il soit sûre de lui mais au fond, il était tout aussi vulnérable que tous, au fond il n’était qu’un être humain avec tout ce que ça implique. Et pourtant, aujourd’hui, elle détestait totalement la façon qu’il avait de se tenir devant elle, de lui imposer sa présence, de l’obliger à soutenir son regard franc.

Elle ne baissa pas les yeux, ne détournait pas son regard et le soutenait avec toute la force et la détermination qu’elle pouvait avoir malgré sa petite taille. Elle lui en voulait tellement et pourtant c’est avec un calme olympien, un calme auquel on ne s’attend pas lorsqu’il s’agit de Raffaella et son fort tempérament qu'elle s'adressa à lui . Cela devait sans doute venir de l’influence de Lex qui était toujours d’une telle sérénité qu’il devait sans doute calmer Raffi.

« Tu te trompes Christopher, tu n’es pas une des dernière personnes que j’ai envie de voir…..tu es LA SEULE personne que je n’ai PLUS envie de voir……c’est différent même si la nuance est infime….. »

Elle avait insisté sur certains de ses mots, pour qu’il comprenne bien qu’elle n’était pas du tout ouverte à la discussion, qu’elle n’était pas amoureuse de lui ELLE et que dès lors, cela serait très compliqué pour lui d’arriver à la convaincre de le pardonner………..d’autant plus qu’à ses yeux, il n’avait rien à se faire pardonner…..

« Tu crois que l’on doit discuter ? oui, disons qu’en effet, il aurait été bon de discuter en temps et en heure et c’est sans doute ce qu’aurais fait un ami…je ne te demande rien Christopher…..A quoi bon discuter maintenant ? il n’y a plus grand chose à dire…..dans le fond…..je sais à quoi m’en tenir et tu m’avais prévenu……un jour tu m’as dit que tu finissais toujours par décevoir tes amis et que je ne devais pas t’idéaliser……tu avais raison, tu m’as déçu Christopher…….et mon prénom c’est Raffaella……. »

Elle avait parlé d’un ton toujours aussi calme, presque indifférent. Et pourtant, cette situation lui faisait beaucoup de mal……si bien qu’elle s’arrêtait à des futilités comme son prénom…c’est complètement ridicule de s’attacher à ce genre de détail, mais c’était pour elle une façon de mettre un barrière entre eux…..

Elle ne fit aucun geste pour quitter les lieux, elle continuait à le fixer, attendant de savoir ce qu’il avait à répondre à ca persuadée qu’il abandonnerait la les tentatives de négociation, persuadée elle-même que leur amitié n’avait jamais compté à ses yeux, elle ne s’attendait à rien de mieux tout en espérant le contraire….

Raffaella, fidèle à elle-même, fit preuve de toute la mauvaise foi qu’on peut imaginer alors que lui se justifiait, ou se trouvait des excuses fidèles elles aussi à la définition même de l’excuse proprement dite : des justifications sans beaucoup de sens, qui donnent simplement bonne conscience à ceux qui les utilisent, eux même, bien conscient qu’il est nécessaire de le faire.

Dieu que les hommes sont doués pour les excuses, qu’ils sont doués pour trouver les mots pour se justifiés, qu’ils sont doués pour soulager leur conscience, qu’ils sont douées pour se défaire de toute responsabilité lorsqu’il s’agit d’admettre leur tort….Ce n’est jamais de leur faute, ils ont toujours une bonne raison….Les hommes sont lâches……et Christopher ne fait que confirmer la règle.

Elle ne put qu’afficher un petit sourire en coin des plus sarcastiques, comme elle le fait souvent lorsqu’elle ne croit pas un mot de ce qu’on lui raconte où étonnée par la facilité qu’ont les hommes à se convaincre eux même que leurs excuses sont bien plus que des excuses.

« Me dire quoi ? oh, mais rien voyons, tu n’avais rien à me dire même pas un, « oh Raffi, je ne suis pas sûr que je prends la bonne décision, mais prends soin d’Emy, explique lui… » …et tu te trompes mon cher, une fois de plus, moi je ne te reproche rien …..je ne suis pas venu ici pour te voir, je n’avais pas l’intention de venir te voir, et je n’ai absolument pas l’intention de te demander de t’excuser…..Voyons Christopher, tu ne peux t’excuser d’être ce que tu es …… »

Elle le voyait se mordre la lèvre et secouer la tête, il était plutôt crédible dans son numéro du garçon désemparé et attristé par la perte de sa meilleure amie…IL ne quittait pas des yeux Raffi pourtant, qui quant à elle, avait toujours sur son visage cette expression moqueuse démontrant qu’elle ne croyait pas une seule seconde à son petit jeu du mec terriblement désolé.

Il prit ensuite la parole, reconnaissant qu’il n’était pas l’ami idéal et qu’elle le savait… :

« Tu ne fais que répéter ce que je viens de dire….. » lança-t-elle sur le ton de la raillerie assez fort pour qu’on l’entende mais pas trop tout de même pour ne pas l’interrompre dans son discours. Il ne devait pas se rendre compte de ce qu’il était en train de lui dire….c’était précisément toutes les raisons pour lesquelles elle lui en voulait tant. Son attitude qui disait : « Je ne suis pas idéal alors pourquoi changer ? » la blessait.

Il aurait pu partir sans lui dire au revoir mais lui donner des nouvelles un peu plus tard, et puis, éviter de briser son amie pour ensuite revenir et briser son amitié avec celle-ci….Et il se permettait d’en parler comme si tout était la faute de Raffaella.

Elle s’était promise de ne pas crier, hurler, pleurer, le gifler peut-être, mais la, il dépassait largement les bornes…Elle haussa automatiquement le ton le pointant du doigt. On pouvait lire sur son visage toute la colère qu’elle essayait de contenir, toute la tristesse qu’elle ressentait aussi d’avoir à s’être disputée pour un garçon comme lui avec sa meilleure amie…..

« Mais pour qui est ce que tu te prends petit prétentieux…..tu te permets de me donner des leçons d’amitié ? mais tu ne sais même pas ce que ce mot veut dire, et ne parlons pas d’amour non plus….tout le monde blâme ton ex, mais Dieu seul sait ce que tu as pu lui faire pour qu’elle te joue un aussi mauvais tour… Tu te permets de me dire que je suis bornée….que c’est moi qui gâche mon amitié avec Emy….Tu n’étais pas la toi quand elle est arrivée chez Lex, tu n’étais pas la pour découvrir son visage en larmes, tu ne l’as pas vue s’effondrer dans nos bras à Lex et moi, NON, tu es loin d’imaginer la peine que ça fait de voir son amie souffrir…..et en prime, je dois apprendre ton départ plus tout le reste, comme ça, en voyant ma meilleure amie presque sans vie….Alors qu’est ce que tu comprends toi ? TOI qui ne sait même pas ce que c’est que l’amitié…..Je suis bornée ? et toi tu es égoïste, un simple égoïste….tu ne penses qu’à toi, et rien qu’à toi. Quand tu l’as quitté, tu n’as pensé qu’à toi et pas à la peine que tu lui ferais, et quand tu es revenu, tu n’as pensé qu’à toi, pas à la peine que tu lui avais fait….Non, toi tu t’es permis de revenir en grand seigneur, de récupérer ta copine et de me rendre responsable de notre dispute en me faisant la morale.. ?...mais c’est l’hôpital qui se moque de la charité…. Tu es le seul responsable Christopher, et j’aurais aimé ne jamais te rencontrer, j’aurais aimé que tu ne traverses jamais la vie d’EMy parce que tu ne la mérites pas, parce que c’est un ange et que tu ne sauras jamais la chance que tu as d’avoir une copine comme elle, tu ne pourras jamais que la rendre malheureuse et c’est MOI, toute bornée que je suis, qui la ramasserai à la petite cuillère….alors ne prends plus jamais le droit de me dire ce que j’ai à faire…ou de critiquer ce que je suis…c’est clair ? »

Une fois de plus, ces propos étaient virulents et spontanés et cette fois, elle ne savait si elle pensait ou non ce qu’elle venait de dire, aveuglées par la colère elle le tenait responsable de tout, et n’avait plus grand-chose comme estime pour lui. Dès lors, elle ne savais si elle pensait ou non, les propos qu’elle venait de tenir.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il avait un sacré culot. C’était normal qu’il se défende mais, en matière de mauvaise foi, il n’avait rien à envier à Raffaella. Il battait tout les records et il ne faisait qu’attiser la colère qu’elle ressentait au fond d’elle. Si c’est arrangé les choses qu’ils voulaient, il était mal embarqué.

Elle tenait toujours dans sa main la bouteille d’eau au sirop de grenadine qu’elle avait emporté avec elle. Elle adorait le goût sucré de la grenadine, mais qu’importe la n’était pas le problème. La colère se lisait sur son visage, et si ces yeux étaient des révolvers, elle aurait tué Christopher sur place.

Pour qui se prenait-il ? Fallait-il qu’on le plaigne d’avoir été fait avec autant de défaut ? pauvre homme , c’est tellement dur de changer, tellement compliqué de mûrir, tellement difficile d’avancer dans la vie. Et qu’attendait-il de Raffaella ? qu’elle soit émue par son discours sur l’amour qu’il avait pour Emy ? Et les 10 heures d’avion, mon Dieu, comme c’était important à souligner….c’est tellement évident que c’est la plus belle preuve de sincérité qu’il avait offrir.

Si elle le croyait stupide ? non, en fait, elle n’avait plus grand avis sur la question. Et voilà qu’il nous joue les violons, il avait peur d’être jeter, d’être malheureux à son tour, et évidemment, c’est Raffaella la méchante à présent. C’est tellement plus facile….C’était une évidence qu’avec son tempérament, elle ne pardonnerait rien ou pas si facilement … Elle n’était pas aveugle elle.…Pour elle, Christopher n’avait pas été digne de la confiance qu’elle lui avait accordé, et si Emy pardonnait tant mieux pour lui, mais qu’il ne lui demande pas d’être comme elle.

Toutes ces niaiseries sur son cœur, ses sentiments, Raffaella s’en moquait complètement. A la limite, il était même pitoyable de se défendre de la sorte. En plus d’être égoïste, il était manipulateur….Elle voyait si clair dans son jeu….il était évident qu’il tentait d’apitoyer Raffaella sur son sort mais, ca ne marcherait pas comme ça……D’autant plus, qu’il devait avoir bien du mal à contenir sa colère et ses nerfs car la suite du discours vexa Raffi au plus haut point. Si bien qu’elle perdit totalement le contrôle de ses actes.

Il avait le culot de lui dire qu’elle n’était pas une bonne amie pour Emy, il la rendait coupable de tout, se déchargeant ainsi de sa part de responsabilité. L’amitié, ce n’est pas l’hypocritie, et si elle n’était pas satisfaite de la voir se remettre avec Christopher, elle se devait de lui dire…..

Quel genre d’homme était-il donc pour avoir une conception de l’amitié si pitoyable……

C’en était trop pour Raffaella qui rouge de colère débouchonna sa bouteille de grenadine pour en balancer le contenu à la figure de Christopher….qui était tout dégoulinant de ce breuvage bien sucré…….

« Disgraziate…. » lui lança-t-elle avec tout la haine qu’elle pouvait avoir….

« Tu es pitoyable, tu cherches à me te faire plaindre pour ensuite me reprocher de ne pas avoir été hypocrite….ne me demande pas d’être comme toi Christopher…Je ne suis pas une hypocrite et encore moins une égoïste…Et si tu sais si bien reconnaître tes torts, peut-être que tu devrais éviter de te servir d’Emy et de notre dispute pour éviter le véritable soucis entre nous……tu es lâche et tu ne reconnais rien, tu fuis……car c’est tout ce que tu sais faire….Je te déteste au plus haut point… »

Elle en avait envie de pleurer de colère car au final, tous ce qui venait d’être dit entre les deux jeunes gens lui faisaient bien mal. Dans le fond, elle appréciait le jeune anglais avec qui elle avait partagé de bons moments….Il y avait tant de colère dans leur propos à tout les deux, qu’il était presque inimaginable que ces deux la, se soient appelées un jour Bonnie & Clyde.

C’était étrange cette atmosphère qui régnait entre les deux jeunes gens. Même dans les disputes, ils étaient capables de se balader à travers un large panel d’émotion différente. Et si jusque maintenant, c’était la colère qui animait l’italienne à personnalité bien trempée, elle se sentait de plus en plus vulnérable. Elle perdait complètement le contrôle de la situation et elle détestait cela, d’autant plus que pour le moment, cela arrivait souvent….bien trop souvent d’ailleurs.

Elle sentait son cœur se serrer au fur et à mesure qu’il parlait. Elle ne se demandait même plus si il avait tort ou raison, s’il exagèrait ou non, la seule chose qui commençait sérieusement à la chagriner était la seule idée qu’il pense réellement tout ce qu’il venait de lui dire. On était loin de ce qu’il lui avait dit un jour à la plage, pendant les vacances….. : « Tu as l’air si intouchable qu’on aurait peur de te faire du mal….. » ou quelque chose qui ressemblait fort à cela….A l’entendre parler aujourd’hui, il avait plutôt l’air de penser tout à fait le contraire et jusqu’à présent, elle n’avait pas encore réalisé qu’il n’y avait plus de Bonnie et de Clyde….qu’il n’y avait plus de complicité entre eux, mais qu’on frôlait le mépris…

En l’entendant, le côté le plus risible de la situation était sans nul doute la tête de Raffaella et non pas le marcel tâché du jeune homme. Elle était complètement défaite. Apparemment, elle avait trouvé son maître. Il était bien plus de mauvaise foi qu’elle…..Il pensait qu’elle ne savait reconnaître ses torts et pourtant, les seuls torts qu’elle avait à se reprocher, c'était vis à vis d’Emy et pas de Christopher, et dès lors, elle n’avait pas à se justifier auprès de lui. Elle ne comprenait plus et cherchait dans sa tête ce qu’elle avait bien pu lui faire pour qu’il la traite comme ça. Bon, d’accord, elle avait utilisé des mots forts et sans doute blessants, mais cela n’expliquait pas tant de rage et tant de véhémence. Raffaella n’avait jamais eu besoin de personne pour dire ce qu’elle pensait et pour se défendre tant qu’elle n’était pas réellement touchée, mais sa sensibilité la desservait souvent face à ce genre de situation…Moment parfait pour son frère d’intervenir, mais il n’était pas la…et Lex non plus d’ailleurs, qui elle n’en doutait pas aurait sans doute couper au cours cette dispute d’un simple mot…

« tu te regardes le nombril au lieu de comprendre les autres !! Tu me détestes, hein ? Sache que c'est réciproque ! » ces mots, étaient sans doute ceux qui firent le plus de mal à Raffaella. Ils ne la blessèrent pas, non, c’était bien plus fort que ça….elle ne savait quoi répondre car elle se retrouvait face à des accusations et des critiques auxquelles elle n’avait jamais été confrontée. Personne, jamais personne ne lui avait dit qu’elle était égoïste et jamais on ne lui avait dit un jour qu’on la détestait. Elle le regardait de ses grands yeux qui au fur et à mesure qu’elle se répétait ces mots, s’embuaient, emprise à une sérieuse remise en question. Après tout, peut-être était-elle détestable et peut-être même qu’elle était égoïste…Qu’avait-elle fait pour les autres ?

Il s’éloigna pour cogner dans un arbre et l’espace d’un instant elle se dit qu’elle avait sans doute dû être réellement détestable pour qu’il ait envie de la frapper….Il fallait rester logique, s’il frappait ailleurs, c’était pour l’éviter, c’était inévitable….

C’est un peu plus calme qu’il reprit la parole alors que Raffi était complètement anéantie et au bord des larmes, incapable de prononcer un seul mot. Elle se retenait, car il n’était pas question pour elle que ses émotions prennent le dessus sur sa fierté. Elle ouvrit la bouche , respira une bonne fois pour tenter de maîtriser cette envie oppressante de pleurer…..elle prit enfin la parole quand elle pensa être plus calme et plus apte à parler… :

« D’accord » dit-elle presque à voix basse….

« C’est de ma faute…..et c’est mieux comme ça…… »

Elle savait que tout n’était pas de sa faute mais au final, elle ne savait même plus pourquoi et pour qui il se disputait :

« Mais tu te trompes sur moi, je ne suis pas tout ce que tu viens de dire, c’est vrai que j’ai un sale caractère, mais je ne suis pas comme tu penses et….. »

Cette envie d’éclater en sanglots la prenait à bras le corps….elle ne dit alors plus un mot, la tête baissée et essuyant ses yeux du revers de sa main.

Tous ces sentiments mélangés, l'air devenait éléctrique, oppressant pour les deux personnes qui s'étaient jetés les pires horreurs à la figure sans grande raison. Qu'ils étaient loin ces confidences sur la plage, ces fous rires ainsi que leurs jeux idiots, tous ces moments d'amitié qu'ils avaient passé sans soucis. Là, il n'y avait plus qu'un champ de ruine, une guerre de mots qui avait ruiné une amitié si belle.

Chris se sentait stupide tout au fond de lui d'avoir parler comme ça, aussi durement. Il essayait toujours de contenir sa colère jusqu'à temps qu'elle explose. L'explosion avait commencé à des milliers de kilomètres, quand cette baffe lui avait échappé. Il avait cru qu'en venant ici, tous ses mauvais souvenirs étaient restés à l'aéroport londonien bien sagement pour qu'il puisse vivre plus ou moins en paix ici. Il s'était bien trompé, la colère l'avait brûlé intérieurement et Raffaella n'avait fait que de remettre une couche d'huile sur le feux. Il lui fallait une victime pour tout endosser et ca a été elle. Ca aurait pu être n'importe qui mais c'est la jeune italienne qui avait tout pris. Il avait vidé sa colère sans bien poser les mots dessus, sans avouer les réelles motivations de sa colère, de sa haine. Mais il se sentait légèrement soulagé d'avoir un poids en moins sur son coeur.

C'était au détriment de Raffaella qui semblait affaibli, incapable de répliquer, elle abdiquait. Chris n'en revenait pas : elle laissait tomber, elle si têtue et si caractérielle. C'est à ce moment précis qu'il sentit qu'il avait été trop loin dans ses mots, dans sa colère et toute cette scène. Il la regarda baisser la tête et essuyer ce qui pouvait être des larmes. Elle pleurait !! Son visage dur passa au visage incompris, ne sachant que faire. Faire un pas ? S'en aller ? Encore le genre de choix qu'il fallait faire. Il tourna les talons, prêt à partir.

Pouvait il vraiment être encore ce salaud qui laissait pleurer les filles ? Bien sûr que cette dispute bien orageuse avait blessé chacune des parties mais si aucun d'eux ne faisait un pas pour cicatriser, la guerre serait eternelle. Tant pis de la réaction de la jeune fille, il fit volte face et s'avanca vers elle. Sans trop commander ses gestes, il s'accroupit devant elle pour regarder son visage et ses yeux dont les larmes coulaient. Il n'y avait plus de rancoeur ou de haine, il n'y avait rien à ce moment là. Lui prenant la main, il la regarda de ses grands yeux bleus.

Hé ... dit il en chuchotant.

Je crois qu'on a été trop loin. Quand tu penses qu'on pourra avoir une vraie discussion, je viendrais que ce soit maintenant ou dans 10 ans.

Se relevant, il la regarda quelques instants avant de reprendre son chemin. Sa main lui faisait réellement mal, il se la tenait, réprimant la douleur et se dit qu'il devrait se rendre au centre médical. Mais les grandes blessures étaient à l'intérieur. Les mots étaient acérés comme des poignards et lui avait transpercé son coeur. Il avait mal au coeur ...

Si elle avait voulu chercher à être discrète, c’était raté….La seule raison pour laquelle elle lui en voulait personnellement et qui la regardait, c’était le simple fait qu’il soit parti, sans la consulter, sans lui donner de nouvelle….en conclusion, elle était simplement blessée parce qu’il n’avait pas eu pour elle toute la considération qu’elle lui offrait. C’était ma foi des raisons banales qui ne méritait pas une dispute pareille

Bien entendu, il y avait le facteur Emy qui n’avait pas arrangé les choses. C’était logique qu’elle ne soit pas ravie de voir sa copine se lancer à cœur perdu dans cette nouvelle aventure qui avait ma foi bien commencé, mais complètement instable. Elle aimait sincèrement son amie…Elle avait tendance à dire ouvertement et à penser sincèrement que leur amitié, c’était comme de l’amour mais sans les ailes…leur rencontre avait été pour les deux jeunes filles comme une évidence. Elles étaient différents et à la fois semblable….oui, pour elle, s’être disputé avec son amie était un coup dur, et elle avait rendu Christopher responsable à 100 % partant du principe que s’il n’était pas parti, elle n’aurait pas eu à perdre confiance en lui et à avoir peur pour Emy…mais elle s’était aussi mêlée un peu de ce qui ne la regardait même si c’est contre son gré qu’elle avait été impliquée.

Peut-être avait-il mal commencé leur discussion ? ils n’étaient pas prêt de toute manière, il n’était absolument pas prêt à se parler, il avait encore les nerfs trop à vif, c’était trop tôt. Emy avait vu son prince revenir mais pour Raffi, c’était le bourreau du cœur de son amie qui faisait son apparition…Cela faisait beaucoup de raison pour espacer cet rencontre explosive…..

Il avait l’air bien décidé à partir car il tourna les talons et Raffaella n’était pas du tout indifférente à cela….Elle ne savait si elle préferait le voir partir, pour pouvoir se laisser aller et vider son cœur un bonne fois…..Avant de rentrer sans doute……..ou alors, le voir rester lui dire quelques mots pour la consoler…Mais s’il venait vers elle, elle était tout à fait capable de le repousser….par fierté beaucoup….Et surtout parce qu’elle était vexé aussi……un peu….

Elle le vit alors faire volte face…à ce moment elle se dit clairement qu’il fallait mieux qu’il parte. Pour elle, le simple fait de se taire, d’avoir abandonné, de s’être laissé faire, était comme une défaite sur elle-même….et son amour propre en prenait un fameux coup. Et voilà qu’il s’accroupissait….que cherchait-il ? savoir si elle pleurait vraiment ……Elle leva la tête, regardant le ciel, ne surtout pas le regarder…..car cela ne servirait à rien de toute manière….Et voilà qu’à présent, il lui prenait la main…..on aura tout vu…..il allait la consoler…C'était gentil ma foi, et ça la touchait aussi, même si elle n'en dirait mot......Trop fier, elle n’avait pas besoin de sa pitié, il n’avait qu’à réfléchir avant de parler…..Et elle aussi d’ailleurs, elle en était consciente mais au moins, c’était dit….elle savait ce qu’il pensait d’elle, c’était donc un grand mal pour un petit bien.

Il lui dit qu’il était prêt à attendre le temps qu’il lui faudrait pour avoir une vraie discussion……Ce qui sous entendait sans se disputer………

Un brin de colère résiduelle, un reste de tristesse et un trop plein de fierté, sans le regarder, elle récupéra sa main avec rapidité et lui lança toujours sans un regard :

« Quand j’aurai fini de me regarder le nombril….et ça risque d’être long… »

C’est elle qui fit alors volte face et qui s’éloigna mais sans se retourner mais les yeux toujours humides…. Que faire ? elle irait sans doute se calmer un peu en passant par la boulangerie chercher des douceurs bien sucrées et bien riches en calorie. Elle aimait manger et ça lui faisait toujours plaisir…elle compenserait ainsi, une fois de plus…..et puis, elle rentrerait…..

Raffaella était complètement anéantie. Elle avait placé tant d’espoir dans son amitié avec Christopher qu’elle ne savait plus du tout comment à présent, elle devait se positionner. Cela ressemblait tellement aux innombrables disputes avec son frère. Ils se lançaient des horreurs en pleine figure pour après le regretter l’un ou l’autre, lorsqu’ils se rendaient compte que leurs paroles avaient largement dépassé leur pensée.

Raffaella se retenait pour ne pas s’effrondrer en larmes par fierté mais elle sentait dans le fond de sa gorge cette douleur si caractéristique quand on s’empêche de se laisser complètement aller à ce sentiment et ce comportement si bénéfique parfois du désarroi accompagnée de larmes.

On vit tous de ces moments de mélancolie où l’on a envie d’écouter des chansons tristes pour s’aider à vider son cœur mais lorsque cette mélancolie, se transforme en réelle peine c’est moins bénéfique d’avoir envie de pleurer….

Et oui ! Raffaella se retenait le plus qu’elle pouvait et elle avait profité qu’elle s’était retournée pour se laisser un peu plus aller, étouffant le tout la main devant sa bouche. Elle évitait de se retourner, ne voulant plus à avoir à croiser le regard de Christopher…

Tout était brisé entre eux et si ce n’était le cas, tout serait à refaire si l’un ou l’autre souhaitaient retrouver un brin de complicité entre eux….Elle l’avait rejeté….il lui avait tendu la main mais elle n’avait rien voulu savoir.

Non pas qu’elle n’était pas touchée par l’attention qu’il lui portait soudainement….une attention plus amicale et moins virulante….une attention qui avait plutôt l’air sincère…..elle ne l’avait pas rejeté parce qu’elle ne voulait plus parler mais elle était tellement blessée qu’elle svait qu’elle n’arriverait pas à lui parler sans se mettre à pleurer et son amour propre parfois et souvent mal placé, l’empêchait de se laisser aller à ces larmes en sa présence….Or de question qu’il voit à quel point il l’avait touchée……qu’il le sache était une chose mais le voir une autre…

C’est alors qu’elle s’éloignait les yeux pleins de larmes, d’un pas pressé, pour être le vite possible loin de lui qu’il prit la parole une fois de plus. Il cria après elle pour lui dire quoi ? non pas une parole gentille mais à la fois, elle n’y sentait aucune colère….Elle avait l’impression qu’il lui lançait qu’elle n’était qu’une tête de mule comme il soulignait souvent qu’il n’avait jamais rencontré quelqu’un comme elle : « d’aussi mauvaise foi »….

A cette pensée, elle ne put plus s’empêcher longtemps d’éclater en sanglots mais en restant le plus discrète possible. Elle passa sa main sur ses yeux pour les essuyer et elle respira une bonne fois pour tenter de se contrôler le plus possible. Elle se retourna enfin pour le voir s’éloigner à son tour et remarquer sa main rougie par une légère plaie saignant et une main gonflée par le choc….

C’était à son tour de crier après lui….respirant un peu plus fort elle l’interpella :

« Pourquoi ? ….. »

Lui lança-t-elle…..

Pourquoi c’était le seul mot qui venait de lui passer par la tête….elle n’était pas en rapport avec le fait qu’il considère qu’elle est une tête de mule ou tétûe. Mais la véritable question c’est pourquoi est ce que tout ça est arrivé ?

Chris ne se retournait même pas sur Raffaella qui s'éloignait. Cela ne servirait qu'à se rendre compte de ses erreurs, du mal qu'il lui avait fait alors qu'un jour il lui avait dit qu'elle était le genre de personne qu'on veut protéger, à qui justement on ne voulait jamais blesser. Il avait même failli à ses propres paroles. Quel ami indigne il pouvait être avec cette jeune fille qui était là pour lui quand il en avait besoin. Maintenant, il l'avait à dos et Lex aussi puisque les deux faisaient la paire. Comme s'il avait besoin de gens le détestant, le quotat était atteint de l'autre côté de l'Atlantique. Comme les machines à remonter le temps n'éxistait pas, il devrait assumer et là, aucun choix possible.

Il ferma les yeux et se mordit la lèvre supérieure pour tenter d'effacer la douleur cuisante émanant de sa main. Celle ci prenait une drôle de couleur, tirant de plus en plus sur le violet et même bleu. L'arbre l'avait écorché et du sang coulait, même en l'essyuant cela coulait encore. Il devait se rendre d'urgence au centre médical même si ça n'avait pas l'air grave, mieux vaut ne pas prendre de risque, surtout qu'il était droitier et en avait besoin pour toutes les tâches quotidiennes.

La voix de l'italienne se fit entendre. Un seul mot suffit pour l'arrêter. Ce pourquoi retentissait dans son crâne. Il baissa la tête pour regarder le sol, tenant plus fermement sa main encore pour que la douleur ne l'empêche pas de réflechir. C'était si vague pour tout expliquer, il y en aurait probablement pour des heures pour savoir les origines de tout cela, bien que Chris ne soit totalement innocent dans ce commencement de colère et de haine.

Il ne se retournait pas, regardant obstinément le sol, grimaçant de douleur. Son visage était crispé, il avait mal et ne se retournerait pas pour donner ce spectacle affligeant à la jeune fille. Il ne fit que hausser les épaules et tenter de prendre une voix neutre, ou du moins une où la souffrance ne le trahirait pas.

Je sais pas ... On est deux abrutis qui ne peuvent pas écouter l'autre car la vérité est trop difficile à entendre et que finalement on dit des horreurs pour se soulager ... J'en sais rien après tout je ne suis qu'un petit prétentieux égoïste qui ne connaît rien à la vie ...

Pas un mot de plus sinon il hurlerait de douleur. Le coup sur l'arbre avait été beaucoup trop fort et plus le temps passait plus la douleur augmentait. Et en plus de cette douleur physique s'accompagnait une douleur morale car si les insultes ont plu sur les deux jeunes étudiants, c'était les morceaux de vérités qui faisaient comme des coups de poignards. Il reprit sa marche doucement, en pensant encore aux mots de la jeune italienne. Elle avait deviné ses gros défauts et avait bien en avant qu'il avait profité d'Emy. Pas vraiment profiter, il avait cru que tout lui était acquis et qu'il pouvait en jouir comme bon l'entendait. Mais cela était faux, Emy ne lui appartenait pas malgré leurs sentiments, ce n'était qu'un usufruit et il commencait à comprendre que les gens n'étaient pas des objets.

Tout cela, il le comprenait bien trop tard car s'il avait récupéré Emy, il perdait Raffi. Un triste sort pour celui qui voulait tout recommencer et reprendre sa vie d'avant. Mais les gens possèdent des rancunes et il fallait vivre avec.

Si ça t'intéresse, j'en doute mais bon ... Je vais au centre me faire soigner car je ne suis pas un robot, j'ai mal parfois ...

Une pointe de colère dedans ressortait toujours, il ne pouvait pas tout effacer mais il lui tendait à nouveau une perche pour discuter sans trop savoir ce qu'elle en ferait. Mais on ne pouvait pas reprocher à Chris de ne pas faire d'efforts, pour une fois ...

[Mot placé ! Nouveau mot à placer >> quenelle ! Bonne chance]

Elle attendait de le voir se retourner suite à son interpellation mais non, elle ne s’attendait même plus à une réponse et le voir s’éloigner lui faisait du mal même si elle lui en voulait toujours, même si elle n’était pas prête à lui pardonner…..peut-être qu’au moins, il pourrait réussir à se croiser et à se dire bonjour et au revoir comme de gens civilisé…

Elle avait cette désagréable impression qu’il se lançait chacun des perches qu’il s’amusait à se renvoyer en pleine face, qu’il était borné, comme elle d’ailleurs et cette envie de pleurer se tarissait légèrement laissant place à l’exacerbation. Ils faisaient un pas en avant pour en faire trois en arrière…c’était limite se chatouiller pour se faire rire. Cela l’agaçait fortement, ils étaient parfois fort semblable et si différent.

Alors qu’elle ne s’attendait plus à entendre le son de sa voix et peut-être même à se résigner à ne plus devoir ou à avoir lui dire bonjour…..et que donc, elle s’apprêtait à se retourner pour continuer sa route, elle fut interrompue par la voix de Christopher qui ne s’était pas retourné encore.

Apparemment, tout comme elle, il ne savait plus trop pourquoi et comment ils en étaient arrivés la, alors qu’ils étaient si ami. Elle n’avait même pas eu l’occasion de le revoir après leur soirée avec Lex et donc, elle ne savait même pas ce qu’il pensait de Lex…

Elle l’écoutait et se sentait même un peu bête d’avoir été aussi virulente dans ses paroles….L’un comme l’autre avait mis le doigt sur des vérités et sur les défauts de l’autre, mais dans l’exagération et la colère, il y a des défauts qu’elle lui avait lancés à la figure mais qu’elle ne pensait pas pour autant. Elle avait presqu’envie de lui dire qu’elle était désolée mais il ne fallait tout de même pas exagéré.

Il faisait comme elle, il utilisait des mots qu’elle lui avait dit pour se défendre et repousser la perche qu’il lui tendait. Elle fronça les sourcils et la grimace qu’elle affichait voulait bien dire qu’elle sentait avoir blessé le jeune homme si fort…

« Peut-être…. » lança-t-elle à mi-mots…IL lui tournait le dos mais il n’était pas si loin que ça l’un de l’autre, et elle pouvait voir sa main bien amochée, virant au bleu et saignant…ça avait le même aspect que la farce qu’on trouve dans les quenelles….Bref, pas très beau à voir….

Il reprit la parole à nouveau pour lui lancer une autre perche alors qu’il venait d’en rejeter une…Vu de l’extérieur, il devait se demander combien de temps ces deux la allaient se tourner autour…. Il avait bien crier, bien craché du venin, il pouvait à présent passer à autre chose non ?

Il allait au centre, et elle n’était pas vraiment surprise…..si elle avait bien compris son message, il lui demandait de l’accompagner au centre pour pouvoir discuter…

Elle soupira, essuyant encore une fois les larmes qui coulaient machinalement….. Elle s’avança vers lui, prenant un peu d’avance mais elle ne le regardait toujours pas…

« Ok, je t’accompagne, mais c’est vraiment parce que tu me le demandes, parce que je me moque bien de savoir ce que tu as à ta main….Et je ne me sens pas du tout responsable mais je ne voudrais pas qu’il t’arrive quoi que ce soir, tu imagines, après on m’accusera encore de toutes les misères du monde….c’est toujours de ma faute de toute manière…. »

Elle tourna légèrement la tête pour l’apercevoir et lui lancer :

« Tu te dépêches ? et tant que j’y pense, tu n’es pas obligé de me parler sur ce ton….»

C’était sa façon à elle de ne pas rejeter la perche mais de bien lui faire comprendre que rien n’était acquis….

[Voila, je suis à 310 points c'est ca ? Alors bon.....prochain mot => BAOBAB]

Chris continuait d'avancer malgré le mot de Raffaella. Qu'importe, elle ne viendrait sûrement pas et ce n'était peut être pas plus mal. Il y aurait sûrement un silence pesant entre eux et puis chacun cacherait ses blessures pour paraître au mieux de sa forme alors qu'elle avait pleuré, qu'il avait la main en compote et que tous les deux avaient le coeur poignardé par les durs mots de la dispute. Bref, pas vraiment des compagnons de route à mettre ensemble. Il aurait du marché vite pour y arriver le plus vite possible mais c'était comme s'il se sentait tout d'un coup épuisé, affaibli par les évènements qui venaient de se passer.

Bien qu'il n'aimait pas tout ce qui était hopital et compagnie, il devait s'y rendre absolument pour ne pas que la couleur de sa main vire à quelque chose de bizarre. Bon, il ne devait pas avoir de fracture mais impossible de bouger la main sans presque hurler de douleur. Il se rendait donc au centre médical. La dernière fois qu'il avait mis les pieds dans un hopital, c'était après un accident de voiture. Il frissonna rien que d'y repenser. La voiture de James sur les routes de campagne anglaise, la voiture sortant de nulle part, le fossé et ce réveil à l'hopital ... Mauvais souvenir, il ne fallait pas y repenser, là il allait juste soigner sa main bleuâtre et gonflée. C'est tout.

La surprise fut que Raffaella apparaisse à ses côtés avant de le dépasser tout en parlant. Pour la première fois depuis qu'ils se revoyaient, Chris souriait. Un sourire amusé de cette situation au retournement des plus étonnants. Elle l'accompagnait mais ne voulait pas qu'ils se parlent et ne se souciaient pas de ce qu'il avait. Il ne la croyait pas mais ce n'était pas le plus important. Elle était là et c'était ce qu'il y avait de mieux.

De un, je ne t'ai rien demandée. Je t'ai juste indiquée où j'allais au cas où il m'arriverait quelque chose. Que ton copain m'attaque par exemple. De deux, je ne suis pas en sucre, je pourrais arriver seul comme un grand au centre. Tu sais, je suis solide, j'ai bu beaucoup de lait quand j'étais petit donc j'ai les os pleins de calcium !

Il avait pris un ton moqueur pour parler. On dirait presque qu'elle le maternait sans rien montrer, faire semblant qu'elle ne faisait rien de plus que l'accompagner. Peut être s'inquiétait elle vraiment, Raffaella seule le savait et ne lui dirait sûrement pas la vérité, ça il pouvait en être certain. Mais bon, pas besoin de trop en dire, qu'elle soit là suffisait pour comprendre qu'elle accepter la perche sans pour autant sauter avec. Avec le temps peut être...

Il reprit sa phrase, faisant un sourire en coin tout en la fixant et le ton moqueur se faisait plus sentir que jamais.

Ah oui, et de trois, tu ne me donnes aucun ordre !

Il se retenait de rire. Il n'y avait rien de comique dans toute cette situation, c'était sûrement nerveux. Un relâchement du jeune homme au niveau des tensions et tenter d'oublier cette foutue main qui le torturait un peu plus au fil des minutes qui s'écoulaient.

Ses yeux bleus allaient de sa main qui virait en une couleur bizarre jusqu'à Raffaella qui faisait le chemin avec lui. C'était hallucinant qu'elle l'accompagne alors qu'il y a quelques minutes à peine ils étaient près à se bouffer le museau. La vie fait parfois de drôles de choses, c'est ca qui la rendait si attrayante ...

[Héhé placé ! Nouveau mot >> pamplemousse]

Et voilà que ca lui reprenait. Ce petit air suffisant qu’il affichait lorsqu’il pensait avoir obtenu une victoire sur les choses. C’était cette même expression qu’il avait au restaurant, lorsqu’il pensait avoir réussi à piéger Raffaella avec cette histoire de mariage…Mais, elle avait gagné ce jour la, elle n’avait pas cédé, ne lui avait pas montré qu’elle était sans doute tout aussi flippée à l’idée de faire sans doute la plus grosse bétise de leur vie. Non, elle n’aurait pas été jusqu’au bout mais sa tenacité avait inciter Christopher à céder avant elle, en annulant le taxi qu’il venait d’appeler.

Non seulement, il avait réussi à la toucher et à la faire pleurer, hors de question qu’il considère qu’elle le pardonnait. Elle ne voulait pas être tenue responsable de cette blessure si cela devait être grave et c’est pourquoi, elle avait pris la décision de l’accompagner. Evidemment, c’était une sorte de drapeau blanc, mais elle lui en voulait beaucoup et elle entendait encore résonner dans sa tête ces phrases qu’il lui avait dit…se demandant s’il le pensait vraiment ou si elle était réellement comme il la décrivait.

Son cœur se serra à nouveau à cette pensée et exacerbée par ses propres sentiments et rallumées par le regard, le ton et le sourire de Christopher, elle s’arrêta net. Elle prit la peine de se retourner non sans s’être mis devant lui…Elle sortir de son sac son Gsm et composa un numéro….on ne décrocha pas et elle laissa donc un message :

« Oui, Emy, c’est Raffaella…..ton cher et tendre s’est fait drôlement mal à la main, il t’attend au centre médical…a bientôt… »

Pas de bisou ni aucune autre explication complémentaire. Elle s’adressa alors à Christopher qui devait sans doute se demander ce qu’il se passait et ce que l’italienne, tout aussi imprévisible que lui réservait.

Il n’y avait rien a faire, ils ne savaient pas y faire dans les disputes…..Si leur fierté et le gôut du jeu était amusant lorsqu’ils sont en bon terme, dans les disputés s’étaient pénibles. C’est un peu se chatouiller pour se faire rire…

Hors de question pour la jeune fille qu’il croit où qu’il se rende compte qu’elle l’apprécierait toujours malgré ce qu’il lui avait fait…et hors de question qu’il pense qu’elle regrette une seule de ses paroles et qu’elle acceptait voir la responsabilité lui incomber…

C’est pourquoi elle avait laissé un message sur la boite vocale d’Emy, et c’est pour ces raisons qu’elle prit la parole, sur un ton cynique et un peu déçu il est vrai qu’il n’ait pas senti que ce n’était sans doute pas le meilleur moment pour jouer et chatouiller l’amour propre de Raffaella.

« De un, Lex a d’autres chat à fouetter que ta petite personne….deux, si tu t’imaginais que je t’accompagnais pour me faire plaisir ou me rassurer, te voilà fixer, je me moque bien de ce qu’il t’arrive… »

Lui faisant face, elle n’eut qu’à reprendre le chemin qu’elle empruntait au départ, avant de faire demi-tour pour accepter cette perche qu’elle pensait l’avoir vu lui offrir. Elle avançait donc, blesser dans son cœur, vexer dans l’âme, contrariée par son arrogance et avec toujours autant de mépris pour lui, si pas plus, qu’avant qu’elle ne le rencontre…

Elle avait du parcourir un ou deux mètres toujours cette colère dans le regard mais sans se retourner, elle lui cria :

« et de trois, je te parle comme je veux…..puisque tu ne trouves rien de mieux à faire que sourire et rire alors que j’étais prête à faire des efforts pour au moins, sauvegarder mon amitié avec Emy….. »

Et voilà comment un détail peut être mal interprété…..et alourdir une situation et une relation qui aurait eu tout intérêt à être allégée un maximum…..

Chris avait voulu se montrer sympathique, faire un peu d'humour pour détendre l'atmosphère et aussi oublier cette douleur à la main qui lancait trop fort, il fallait trouver un palliatif à cela et quoi de mieux que de penser à autre chose en souriant et en riant ? Lui n'en connaissait pas de meilleur remède. Et il avait eu la bêtise de croire que ça marcherait avec Raffaella.

Ce fut l'effet inverse qui se produisit, sans le regarder elle appela Emy pour qu'elle vienne le chercher. Comme si l'anglais n'était qu'un petit enfant et qu'il lui fallait une adulte pour l'accompagner. L'italienne prenait si vite la mouche, ca en devenait ahurissant. Se tenant la main, Chris regardait la jeune fille d'un air désorienté, ses yeux bleus grands ouverts car cela le surprit vraiment. Avec Raffaella, on pouvait s'attendre à tout mais là elle avait fait fort.

Puis la dispute revint, sur un ton moindre certes, mais c'était déjà beaucoup trop. Lui qui avait juste voulu faire un peu d'humour, il se retrouvait à nouveau sur le banc des accusés en tant que le coupable idéal. Il leva les yeux au ciel et soupira doucement, écoutant la jeune italienne l'accuser à nouveau, parler de Lex et de sa compagnie presque forcée. Comme s'il l'avait obligée à venir avec lui.

Pauvres chats ...

C'était sorti tout seul, après que Raffaella parla que Lex avait d'autres chats à fouetter. N'importe quoi mais il ne fallait pas chercher à comprendre Christopher Masters à certains moments. Et là c'était le cas, en plus bien le genre de phrases ironiques qui pourraient faire exploser l'italienne déjà un peu à bout de nerfs.

Elle marcha dans la direction opposée puis lui fit encore une remarque. "au moins, sauvegarder mon amitié avec Emy", il n'avait pas demandé que les deux jeunes filles se disputent à cause de lui. Il n'avait fait que jouer à l'imbécile et faire du mal à son entourage, mais jamais il avait voulu que les deux inséparables, justement, se séparent.

Chris fut pris d'un rire nerveux après cette phrase. Evidemment, cela n'allait pas faire évoluer la situation dans le bon sens mais tant pis, le jeune homme en avait assez d'être pris pour la cible des maux de la jeune fille alors autant tout dire dans un éclat de rire.

Oui, je suis Christopher, le démon qui a détruit l'amitié entre mon ancienne meilleure amie et ma copine. C'est vrai que je suis la cause de tous les maux de la Terre. Accuse moi d'être responsable du trou de la couche d'ozone pendant que tu y es. Ou alors d'être comme un camion benne, qu'un amas de déchets vivant. C'est vrai !

En parlant d'une voix rieuse, accompagné de ce rire nerveux et de ce grand sourire, il avait ouvert les bras en grand tout en voyant Raffaella s'éloigner. Il regarda encore en l'air, se disant que décidemment ce n'était pas son jour et que cette dispute n'était pas prête de se finir ...

[Camion benne placé ... Le prochain mot c'est celui d'Emy >> Tuile]

Comment ne pas rire intérieurement, jubiler face à cette expression d’incrédulité qui s’était dessinée dans les yeux de Christopher, oui comment ne pas avoir envie d’être satisfaite en voyant dans le regarde de celui-ci tout la surprise qu’elle venait de provoquer chez lui. C’est vrai qu’elle était unique et qu’elle était sans doute aussi imprévisible que lui. C’était également vrai qu’on ne pouvait que rarement deviner à quoi s’attendre avec l’ouragan Raffaella.

Les yeux narquois, elle le narguait tandis qu’elle laissait le message sur le répondeur d’Emy, et alors qu’elle en profitait pour dire à cette impertinent ce qu’elle pensait de son attitude déplorable alors qu’elle était prête à faire des efforts pour éventuellement continuer à avoir des rapports Civilisés, et rien de plus, avec cet égoiste.

Bien entendu, il était vrai qu’elle faisait preuve de mauvaise foi, car il l’avait blesser sa susceptibilité en le voyant agir comme il venait de le faire mais en prime, l’entendre user de sarcasme et d’ironie pour parler de Lex, elle sentit au fond d’elle son sang ne faire qu’un tour, mais pourtant, elle se retint pour ne pas lui retourner une bonne gifle en l’entendant parler de ces pauvres chats….

Elle fit semblant de rien, lui tournant le dos pour ne pas le voir et surtout pour éviter de succomber à cette envie soudaine qu’elle avait de lui administrer un aller-retour et voir apparaître sur ces joues blanches les traces bien rouges des menottes de l’Italienne.

A croire qu’il n’avait jamais compris comment fonctionnait sa meilleure amie…
Elle en arrivait à se demander s’il l’avait déjà écouter lorsqu’elle se confiait à lui…
Elle avait l’impression de faire face à un étranger car, alors qu’elle était à deux doigts d’organiser un rendez-vous entre les joues de l’inconscient et les mains de l’ouragan, il ne trouva rien de mieux à faire que de répliquer avec toujours ce sarcasme et cette ironie…Et en plus, il riait, bien fort….

Ce rire…. !
Il faisait à Raffaella le même effet que n’importe qu’elle autre provocation. Il résonnait dans sa tête plus fort que tout autre parole. Ce rire qui arrivait à lui arracher un sourire dans le temps, cette fois, donnait plus envie a Raffi de commettre un meurtre plutôt que de rire en cœur avec lui.

Elle serra ses poings en l’entendant parler….comme elle pouvait le détester à ce moment précis….. Il parlait de démon, d’ancienne meilleure amie……
Ancienne meilleure amie….cela lui fit mal, car elle comprit qu’il venait de baisser les bras et qu’il usait de ses mots pour la faire culpabiliser, mais elle n’aviat rien à se reprocher, elle avait fait les efforts nécessaire afin de sauvegarder un semblant d’amitié, mais il avait tout gâcher en titilant l’orgueil démesuré de Raffaelle…..


Elle se retourna alors sur lui pour le voir rire, et ouvrir les bras….c’en était trop pour elle.
Les poings sérrés et le pas rapides, elle approcha de lui et lui infligea en plus de sa mauvaise humeur et de ses pleurs….de ses larmes qu’elle n’avait plus su contenir, une gifle bien placé….un aller et retour, comme elle en avait peu offert dans sa vie.

On entendit un Clac, digne des bruitages de dessins animés et elle resta la presqu’immobile, les yeux grands ouverts, comme si elle n’en revenait pas elle-même de ce qu’elle venait faire. Elle pouvait être horrible en paroles, méchante, mauvaise et blesser, mais jamais, elle ne s’était souvenue avoir été aussi violente autrement qu’en parole.

Elle s’en voulu presqu’instantanément, car en plus d’avoir été victime d’une montée de colere, elle avait senti un tel soulagement au contact de la peau de celui-ci qu’elle se demandait qu’elle diable avait bien pu la traverser….et ou son corps si menu avait réussi à trouver une tel force…..

Trop fiere, même si elle savait qu'elle venait d'exagérer, elle aurait préféré avoir à encaisser une de ses gifles plutôt que de présenter ses excuses ou de fléchir...

Elle s'en voulait ....Oui!, mais elle le toisait tout de meme....ne quittant pas de ses yeux noirs de colere, les yeux bleux de l'anglais...